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fév 12

Arrivée en terre castriste et rappels historiques

Premier article publié en différé sur Cuba, bonne lecture!

Cuba a une histoire contemporaine exceptionnelle et fascinante. Fascinante car ici, en plein milieu de la Caraïbe, à 150km à peine de chez l’Oncle Sam, s’est développé un régime, allié du bloc de l’Est, en opposition idéologique radicale avec la première puissance mondiale et ceux, en pleine guerre froide.

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Exceptionnel car le régime a survécu à la chute des autres pays communistes et en premier lieu à la fin de l’URSS. A la suite de Fidel Castro, héro de la révolution, désormais aux abonnés absent (voir déja mort, mais sans annonce officielle…) depuis plusieurs années, Raul, le frère, a repris le flambeau et l’héritage idéologique du régime.

Pourtant, avant d’être communiste, la révolution cubaine fut d’abord, et on l’oublie souvent, l’acte de libération d’un peuple qui était sous la coupe d’une dictature féroce, celle de Batista. Ce dernier, soutenu (voir téléguidé) par les USA, entretenait à Cuba un régime autoritaire dans lequel une minorité liée au pouvoir et aux USA s’enrichissait avec les casinos, la prostitution et les trafics en tout genre. Le peuple, lui, vivant dans une pauvreté extrême.

Durant la dictature de Batista, Cuba était surnommée le “bordel de l’amérique”. A la Havane tout ce que la pègre américaine a compté de truands avait élu domicile dans la capitale jusqu’au célèbre Al Capone qui y organisait des rendez vous au vu et au su de tous. Batista avait fait de Lansky, un célèbre parrain de la mafia, son “conseiller au tourisme”.

Bref, en 1953 Cuba est une annexe des USA et la première destination d’Amérique du Nord pour les jeux d’agent, la prostitution et le grand banditisme.

Lorsque le 26 juillet 53, un jeune avocat, Fidel Castro tente avec 130 hommes de renverser le régime c’était donc d’abord pour faire cesser la dictature de Batista et chasser la mafia américaine qui conrôle tout le pays. Mais cette première tentative se solde par un échec et une condamnation à la prison pour les principaux protagonistes. Deux ans plus tard, ils bénéficient d’une amnistie et fuient vers le Mexique pour reconstituer des troupes. Les rejoindra alors le célèbre Che Guevara, qui s’engage comme médecin auprès de la force révolutionnaire dirigée par Castro.

En 56, 80 hommes dont les frères Castro, Che Guevara et Camille Cienfuegos pour les plus connus, débarquent à Cuba depuis le Mexique sur le bateau Granma avec 80 hommes et gagnent la montagne cubaine dans laquelle ils recrutent de nombreux autres guérilleros prêts à faire tomber Batista.

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En à peine 3 ans ils prennent le pouvoir et chassent Batista, s’attirant la colère des USA, qui perdent leur homme de paille et leur mainmise sur l’île.

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Ne pouvant s’allier aux USA, Fidel Castro accepte alors rapidement la main secourable de l’URSS dont il deviendra rapidement le fer de lance idéologique et surtout géostratégique sur le continent américain, à 2 pas des Gringos!

A partir de 1960, le régime devient officiellement communiste avec tout ce que cela comporte de répression de mainmise sur la liberté d’expression et de propagande. Néanmoins les résultats en matière de santé, de réduction de l’analphabétisme et de la pauvreté sont au rendez vous et les cubains vivent beaucoup mieux que sous Batista. En revanche, tous les cubains s’étant enrichis sous Batista fuient l’île pour Miami et constituent le noyau de l’opposition anticastriste à l’étranger.

Il reste encore beaucoup de chapitres passionnants dans l’histoire cubaine comme l’épisode de la Baie des Cochons ou celui de la crise des fusées mais je vais m’arrêter ici, l’essentiel pour comprendre Cuba étant cette révolution et ses protagonistes.

 

Dans le Cuba d’aujourd’hui, les slogans et l’image des héros de la révolution s’affichent encore sur des portraits géants au bord des routes. Dans les foyers cubains, en revanche, seul le Che s’invite sous forme du célèbre portrait du Comandante et de son éternelle jeunesse.

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En effet, le Che est mort assassiné en Bolivie par les américains à l’âge de 39 ans, figeant à tout jamais son image de héro d’autant plus facile à conserver qu’il n’a réellement occupé de fonction dans le régime cubain que pendant 6 ans.Pour ce qui est de Fidel, l’autre héro, celui qui a gouverné, il a eu largement le temps de vieillir et s’affaiblir avec son régime et de descendre du piédestal sur lequel sa victoire l’avait placé. Les seuls portraits de lui, outre ceux du bord des routes, ne passent pas la porte des locaux des Comités de la Révolution que l’on trouve tout de même dans chaque quartier des grandes villes.

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La photo suivante, prise devant un petit musée de la révolution dans la Vieille Havane résume à elle seule la situation: le Che sur les T-shirts, près du cœur et Fidel sur le portrait officiel contre le mur. Les belles idées et la vrai vie…

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1 comment

  1. Claire

    Intéressant cadrage historique… totalement nécessaire pour comprendre l’histoire très complexe de Cuba et sa place très particulière dans les relations internationales!

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