jan 25

Bonne année 2016!

 

En attendant de reprendre un peu le clavier pour publier quelques articles pratique sur la navigation en famille, tout l’équipage de Paricaraïbes vous souhaite une bonne année 2016!

Nous ne savons pas encore quand nous reprendrons la mer mais le virus est juste un peu endormi 😉

Bonnes navigations à tous!
voeux_2016

nov 23

Ysun est reparti!

Nous avons eu la chance de rencontrer Marie et Pierre Emmanuel il y a quelques semaines à la maison. Ils nous avaient contacté via le blog et nous avons tout de suite accroché.

A l’époque nous ne savions pas que c’est notre fidèle Ysun qui reprendrait du service pour mener cette famille de 2 petites filles de 2 et 4 ans sur la mer des Caraïbes. C’est apparemment donc avec un Ysun tout neuf, repris sur beaucoup de points qu’il vont naviguer. Ils vont même faire voir un peu de pays à notre kayak jaune resté en Martinique!IMG_7900

Nous nous sommes vus plusieurs fois depuis à Paris, avons échangé sur de nombreux points communs et en avons depuis quelques jours un nouveau et non des moindres: avoir vécu avec des enfants sur Ysun en parcourant cette magnifique mer des Caraïbes.

A l’heure où il fait froid à Paris, dehors et aussi, dans l’ambiance collective, marquée par des événements dramatiques, ils vont être loin de tout cela sur l’eau, en famille pour vivre ce même type de parenthèse que nous avons pu vivre l’année dernière.

Nous leur souhaitons une bonne navigation!

Si vous voulez aller jeter un coup d’oeil, voici l’adresse de leur blog:

http://mad-ysun.blogspot.fr/

 

 

nov 04

La « vraie vie »…?

166351_0_1600x1200_eaed9b091b4b19a89625d410d915fe937450eb08
Depuis que nous sommes rentrés, on me souhaite un bon retour dans la « vraie vie » . Au delà du fait que nous vivons fort bien le retour (voir notre article), c’est une expression qui appelle à réflexion après 1 an passé sur l’eau.
Certes nous n’avons pas vécu de tempête importante ou de naufrage – Dieu nous en garde – mais après avoir pris autant de recul sur nos vies, sur la société occidentale, tout en y replongeant sans complaisance, on peut sans complexe questionner cette expression de la « vraie vie ».
Si je peux admettre que nous avons vécu une parenthèse dans nos vies de citadins parisiens beaucoup trop remplies, que nous n’avions pas d’activité professionnelle au sens strict du terme, la vie sur l’eau est tout sauf une antithèse de la « vraie vie ». En bateau, le rapport au réel, à la matière, aux éléments est permanent et déterminant. En bateau, la couleur de la coque ne vous sauvera pas de l’avarie comme un beau costume cravate ou un beau discours peut vous avantager largement dans le milieu professionnel. En bateau on ne triche pas. Quand le vent se lève, que la mer vous secoue, riche, pauvres ou puissants, Transat Jacques Vabre ou esquif familial, tous sont logés à la même enseigne, celle du réel. Les cœurs, les âmes, le courage, la détermination, la capacité d’adaptation, l’intelligence, l’instinct sont jaugés sur pièce sinon c’est l’océan qui vous met en pièce.
On rétorquera aisément à cet argument que la vie quotidienne ou professionnelle à terre réclame souvent les mêmes valeurs. C’est vrai peut être mis à part une qualité nécessaire que l’on retrouve seul au large sur son frêle esquif, celle de l’humilité face à un milieu naturel qui est plus fort que tout et sur lequel vous n’êtes finalement pas grand chose… Et c’est un juste retour des choses sur la place de l’Homme dans l’Univers.
eau-ocean-web
Les mers recouvrent 75% de la surface du globe, la « vraie vie » serait-elle le monopole des quelques mégalopoles parsemant les 25% de terres émergées restantes? D’ailleurs, Florence Arthaud écrivait avant de nous quitter que cette planète devrait s’appeler la planète mer!
Chaque milieu dispose de ses codes, ses règles et il est essentiel de se les approprier pour prospérer ou survivre mais le réel, la « vraie vie » est constamment présente en bateau, j’en suis persuadé!

oct 19

Votre équipage préféré en interview par le site laturbulette.com

 

 

logo-bis-300x100

 

Il y a quelques semaines, Cécile, webmaster du site laturbulette.com ma demandé s’il était possible que je réponde à quelques questions sur notre aventure familiale.

Ayant pour thématiques la parentalité, la vie de tous les jours avec des enfants et les équilibres entre vie professionnelle et vie privée, ce sympathique blog présente notre aventure dans cette dernière rubrique.

Je ne saurais donc que trop vous conseiller d’aller faire un tour sur le site laturbulette.com par ailleurs très bien fait !

Vous y trouverez notre interview exclusive!

bientôt ici, je publierai des articles plus techniques qui proviennent de nos notes de voyage et qui seront fort utiles à tous ceux qui préparent un voyage similaire.

Vous retrouverez aussi un lien vers la famille qui part sur Ysun en Novembre et qui prend donc la suite sur cet itinéraire magique. Ils sont passés à la maison et c’était une ambiance « bateaucopain » à 200%!

A très bientot donc!

oct 06

Savoir revenir…

1024px-Bateau_en_bouteille-2

 

Le temps passe à une vitesse folle… On m’a réclamé très fréquemment ces dernières semaines un épilogue ou du moins le récit de ces toutes dernières heures et du retour parisien. Je sais à coup sûr que le temps m’a manqué ces dernières semaines pour alimenter le blog mais peut être aussi qu’il est difficile de refermer le livre de cette aventure extraordinaire.

Mais voilà déjà 2 mois que nous avons troqué la barre d’Ysun contre nos plus classiques cartes de transport en commun! Dur retour à la réalité? Tout ces miles pour revenir à notre condition d’Homo Parisianus ?

Le grand « retour » c’est finalement un sujet que nous évoquions presque avec tous depuis que nous avons décidé de partir. Nous y voyions presque un sujet d’inquiétude profonde dans les yeux de nos interlocuteurs et amis. Il y avait, au mieux ceux qui nous plaignaient de devoir mettre un terme à 10 mois de Tropiques idylliques, à l’extrême parfois ceux qui pariaient à demi ton sur une reconversion prochaine de nos vies de citadins ou de travailleurs acharnés. On nous promettait de brillantes carrières de chevriers dans le Larzac! Peut être même qu’il y avait ceux qui, moins nombreux espérons le, imaginaient que nous serions incapables de reprendre les rennes.

Et si finalement ces craintes étaient juste l’expression refoulée de leur propre envie de « larguer les amarres » ou de vivre leurs rêves? Il est souvent plus facile de reporter ou de ne pas mettre en oeuvre ses projets en se disant que le retour est tellement difficile et inéluctable qu’il est plus facile de ne pas partir. Mais personne ici n’a jamais affirmé que la facilité était une fin en soi et il faut savoir se dépasser, sortir de sa zone de confort pour vivre ces expériences qui nous structurent et nous font aller de l’avant.

Au bout de 2 mois nous pouvons affirmer qu’aucun bouleversement ou catastrophe n’est encore advenu et si un voyage tel que celui ci nous transforme de l’intérieur, il n’a rien bousculé au sens propre dans nos vies (hyper)actives. Nous sommes toujours autant accrochés à nos vies professionnelles et, mieux, nous avons des projets plein la tête de ce coté là! Le retour à la vie citadine a également marqué le retour à une vie sociale intense et à la vie culturelle pour laquelle Paris se montre probablement plus prodigue qu’une île déserte au milieu des Caraïbes.

Il faut savoir apprécier chaque instant et nous avons savouré chaque escale, chaque île et chaque rencontre sur l’eau comme nous apprécions aujourd’hui de revoir nos amis et de partager ces souvenirs avec eux.

Mais ne boudons pas notre (dé)plaisir. Après un retour tranquille au début du mois d’Aout, nous avons bien entendu été aspirés par la spirale subie ou provoquée des rentrées en tout genre et par notre propension à nous investir dans un nombre déraisonnable d’activités. Aurions nous plus peur du vide que du Grand Large?

En soi, le voyage a été une manière de prendre un recul géographique et psychologique salutaire avec cette vie bien pleine pour en retrouver le sens profond. En saisir aussi les limites. Car lorsque, par exemple, en pleine mer on parle de risque, quand toute la famille est de l’aventure, cela à une tout autre signification que l’évocation du risque dans une vie professionnelle ou terrienne.

En cela notre aventure marine est une chance pour la vie de terriens. Elle nous incite à croire en nos capacités d’adaptation, à lever sans cesse l’ancre pour des horizons inconnus. Non pas que nous n’étions pas en pleine félicité, harmonie ou émerveillement sur nos plages de rêve des Iles Vierges ou des Roques mais comme le disait St Augustin : « avance sur ta route, elle n’existe que par ta marche ». La vie est un mouvement perpétuel.

carte voyage 2

Pour faire bonne mesure et parler de difficultés, il y a peut être celle de réussir à partager notre enthousiasme et ce que nous avons vécu. Nous avons habité sur une « autre planète » pendant 10 mois. Ni nos collègues et amis comparant, non sans approximation, cet épisode à de (très) longues vacances, ni même des marins habitués des sorties à la semaine ou au week end, ne peuvent saisir toute la nature complexe de cette expérience familiale.

Probablement que disposer de 10 mois nous place dans une autre dimension temporelle, la navigation en mer nous décale aussi dans l’espace en nous projetant en permanence dans une immensité qui nous dépasse. Enfin, vivre en famille 24h/24 et 7j/7 avec des enfants petits et notre conjoint nous fait vivre dans une configuration que peu de personnes peuvent connaître dans la vie de tous les jours. Un triple décalage donc, qui fait que nous ne sommes réellement à l’aise que lorsque nous avons le plaisir de partager nos expériences de mer avec ceux qui sont rentrés de ce même type de voyage.

Sinon, comment résumer 10 mois? Sur sa planète lui aussi, le Petit Prince dirait que « les grandes personnes aiment les chiffres ».

Aux grandes personnes je parlerais des 19 pays, des 300 levers et couchers de soleil, des 20 nuits passées en mer sous des myriades d’étoiles, des 61 îles sur lesquelles nous avons posé le pied ou encore des 8500km parcourus.

A ceux qui ont gardé leur âme d’enfant, je conterai les plages vierges et désertes de l’archipel des Roques, au large du Venezuela, ces rencontres magiques avec des dizaines de baleines à bosse en République Dominicaine, avec des dauphins dans l’eau cristalline des Bahamas… Nous avons fait une boucle en parcourant la mer des Caraïbes dans le sens des aiguilles d’une montre depuis la Martinique et sommes passés à Grenade, au large du Vénézuela, en Jamaïque, aux Iles Cayman, à Cuba, en République Dominicaine, à Porto Rico, aux Iles Vierges, à St Martin, en Guadeloupe et j’en oublie ! Partout, une eau turquoise à 28°, des cocotiers, du sable blanc, de belles rencontres et des endroits incroyables que seuls les navigateurs peuvent découvrir, loin du tourisme de masse et des sentiers battus.

A tous les candidats au voyage, et ils sont nombreux (3 familles qui vont partir nous ont déjà contactés!), je dirais que la préparation du retour est essentielle si vous voulez réussir votre voyage. Pour le reste, rien n’est probablement aussi difficile que ce qu’on pourra vous faire croire autour de vous!

Foncez, ça vaut le coup et peut être à une prochaine fois sur l’eau car j’aime à penser que nous n’avons pas dit notre dernier mot!

 

 

sept 27

La transat aérienne des Paricaraïbes, dernière étape

Solution de facilité que nous ne regrettons pas d’avoir choisi (du moins pour cette fois!), l’avion nous attendait pour ramener les terriens que nous étions redevenus vers l’hexagone, loin des plages de sable blanc.

Allez savoir pourquoi, même si nous avions nos billets depuis un an déjà, nous étions beaucoup moins en avance à l’aéroport que dans l’autre sens 😉

IMG_4283

Derniers à déposer nos bagages sur les tapis, nous avons même dû alléger 2 de nos lourds sacs pour qu’ils passent la toise des 23kg réglementaires. Il nous restait chacun 2 sacs de 12kg (les 2) en cabine, enfants compris, donc une bonne dizaine de sacs au moins! Les enfants ne portant que peu de charge, je vous laisse imaginer la caravane qui passa ce soir là les portiques de sécurité de l’aéroport Aimé Césaire. Nous avons rempli 15 bacs d’effets personnels, de sacs et de doudous pour les passer dans la machine à rayons X sous les yeux amusés des agents de sécurité. 10 mois de bagages…

Nos amis Claire, Miguel et leurs enfants nous ont accompagné jusqu’à la porte d’embarquement. Ils prennent notre dernière photo sur le sol Martiniquais avant l’envol. Etre accompagnés de la sorte nous permet également de penser à autre chose! Merci les amis!

 

IMG_4292

Comble du stress, dernier à passer le portique, j’ai même eu mon heure de « gloire « au micro de l’aéroport « dernier appel pour le passager Stéphane ..  » a destination de Paris. Il est vrai que l’hotesse avait relayé l’appel désespéré d’Anne qui m’attendait aux portes de l’avion, relativement excédée par le caractère précipité de notre départ… Acte manqué probablement… A ce moment on se met à rêver que l’avion soit empêché de partir par « un événement indépendant de notre volonté » et qu’on soit obligés de rester là… Mais le bateau est déjà derrière nous, probablement à son mouillage du port du Marin, l’aventure se termine ici.

Le trajet en avion passe relativement rapidement et si Baptiste sombre immédiatement, les filles résistent et occupent leur temps de cerveau devant tous les dessins animés du bord. Elles s’endorment alors que l’avion entame sa descente vers Paris…

Le résultat n’est pas bien frais à l’arrivée à Orly en attendant nos 115kg de bagages…

IMG_4306 IMG_4302IMG_4309

Le trajet en taxi est presque irréel. Embrumés de la nuit passée dans l’avion, nous reprenons contact avec l’autoroute qui nous ramène à Paris. Les panneaux routiers et publicitaires se dressent le long de la route et leurs silhouettes fantomatiques fuient à grande vitesse, se noyant, comme nous replongeons dans la civilisation urbaine. Silence dans le taxi, un immense soupir intérieur… Nous sommes bel et bien revenus…

Quitter son appartement pour 1 an et y rentrer donne l’impression d’atterrir dans un lieu à la fois familier mais pour lequel la mémoire a commencé son oeuvre, transformant l’image précise en souvenir de plus en plus lointain, lissant certains détails. Retrouver son chez soi n’est pas désagréable mais nous avons vécu tellement de temps sur Ysun que le retour nous donne un peu l’impression de déménager. Chez nous, c’est encore un peu… ailleurs… pour le moment.

Heureusement, ces sentiments teintés d’amertume sont assez vite dissipés car mes parents nous ont fait la surprise en débarquant dans un appartement entièrement re-décoré aux couleurs de notre aventure. Le frigo est plein et les repas préparés pour 3 jours! De quoi adoucir ce retour dans l’hexagone!
IMG_6087

L’appartement, dans un état de rangement et de propreté parfaits à notre arrivée, se transforme en quelques minutes à peine en un chantier joyeusement désordonné à mesure que les sacs se vident et que les enfants redécouvrent leurs jouets.

Nous sommes partis avec un bébé de 2 ans et nous revenons avec un grand garçon de 3 ans qui ne met plus de couches que la nuit désormais. Nous considérons avec amusement dans sa chambre la table à langer et le lit à barreaux qui devront rapidement laisser leur place à un aménagement digne de notre petit moussaillon! Nous avons fait un vrai saut temporel de ce coté là!

Il nous restera quelques jours plutôt tranquilles pour remettre cette vie de terrien en route dans un Paris déserté par les Aoutiens, ce qui ne pouvait pas tomber mieux pour faciliter notre ré acclimatation. Au passage, nous apprécions aussi les dernières chaleurs de l’été hexagonal qui nous permettent aussi une transition moins brutale.

Pour le reste, le voyage et ses paysages fantastiques, ses moments passés en mer commencent déjà à rejoindre nos souvenirs. L’histoire d’une aventure, d’un projet familial l’histoire du pari que nous avions fait un jour. Pari qu’il était possible de faire une parenthèse dans nos vies et d’y donner du sens, de revenir sans trop de casse.

Même si nous refermons ce chapitre, nous garderons toujours en nous l’image de cet horizon que l’aube embrase alors que nous menons ce frêle esquif vers l’immensité pleine de promesses d’avenir. Sur mer ou sur terre, l’essentiel c’est d’oser!

 

août 19

Le jour où nous sommes redevenus terriens

Cette série de billets est publiée à posteriori depuis Paris. Les derniers moments ont été intenses et m’ont juste permis de prendre des notes à la volée que je complète.

Il fallait bien que cela arrive un jour. Cela a beau être progressif, il y a un jour où nous débarquons définitivement à terre. C’est donc ce samedi 1er Aout que nous laissons à son port d’attache notre compagnon de voyage. Nous nous sommes attaché à ce bateau même si ce n’était pas le notre stricto sensu et d’ailleurs j’éprouve un léger regret de ne pas avoir eu la folie d’acheter Ysun et de le ramener en Bretagne… Rationnellement ce n’aurait été qu’un mauvais choix. Les ports bretons sont saturés, il nous faut rentrer pour remettre nos vies de terrien en route, loin de la mer. Mais si entretenir un catamaran pour y naviguer une fois tous les 2 mois est juste irrationnel, le quitter après ce grand voyage est tout de même un moment particulier…

Eric, le patron de Punch Croisière vient discuter un peu avec nous au ponton, content que tout se soit bien passé pour nous et pour Ysun. Nous lui sommes reconnaissants ainsi qu’à toute l’équipe de Punch Croisière d’avoir monté et de faire vivre cette solution de location longue durée qui permet le genre d’escapade que nous avons eu la chance de vivre cette année!

IMG_4075

Vers le milieu de journée, les sacs sont dehors et nous commençons à remplir la voiture. Le bateau s’anonymise progressivement. Plus de dessin d’enfant sur les cloisons, fini les caisses de livres d’histoires du soir et les cours du CNED dans le carré. Les doudous on déserté les cabines et sont prêts pour la transat retour… en avion. Le cockpit est propre comme un sou neuf et nous vidons maintenant toutes les cabines. Nous y retrouvons quelques bricoles des enfants dans des endroits improbables.

Il est temps maintenant de mettre les enfants dans la voiture et de quitter le ponton. Les filles descendent d’Ysun une dernière fois.

IMG_4051IMG_4072

Puis tout le monde prend place dans la voiture dont le coffre déborde déjà alors qu’il me faudra faire un second trajet pour finir de déménager nos affaires et surtout le kayak que nous avions acheté d’occasion au début de notre aventure.

 

 

IMG_4079

En fin d’après midi je reviens seul avec Miguel afin de vider définitivement le bateau. Le kayak est solidement arrimé à la voiture.

IMG_4087

Pour la dernière fois, je ferme la porte sur le carré dans lequel nous aurons passé en 1 an beaucoup plus de temps que nous en aurions pu passer dans une maison où l’on ne vit finalement pas pendant les semaines de travail.

IMG_4106IMG_4117IMG_4118

Dernier coup d’œil sur le bateau qui a incarné un projet extraordinaire qui nous aura porté pendant 5 ans. Une belle aventure qui se termine et ouvre très certainement sur d’autres expériences marines et / ou familiales tout aussi passionnantes mais ce 1er Aout au soir c’est une page qui se tourne.

Pour reprendre cette vieille expression du monde marin lancée avant de virer de bord dans le gros temps:  » A Dieu vat !  »

 

août 09

La relève est assurée!

En arrivant au Marin, le moral dans les chaussettes et les chaussettes dans les valises, nous ne nous attendions pas à rencontrer nos derniers bateaucopains.

Nous avons d’abord fait la connaissance de l’équipage de Jamboté, un superbe Nautitech 44 belge version propriétaire. Simon Pierre et son épouse, récemment retraités partent naviguer dans les Antilles avec l’idée de passer Panama et de traverser le Pacifique. Ils vont recevoir leurs enfants à bord régulièrement. Ce projet nous rappelle celui des Cardabelle que nous avons rencontré en Jamaïque. Une idée à prendre pour plus tard! Nous profitons de leur présence pour organiser un dernier apero sur YSUN à 48 heures avant de le quitter!

Nous rencontrons également Cacao et son équipage: Christophe, Marianne et leurs 3 garçons dont un petit de 1 an. Ils ont acheté un Nautitech 40, le frère jumeau d’Ysun. Ils sont fraîchement arrivés de la métropole depuis 15 jours et nous échangeons nos expériences avec grand plaisir. Nous leur donnons des conseils sur les escales ainsi que nos restes de boites de conserve et d’eau en bouteille (que nous avions par sécurité en cas de panne de déssalinisateur).

IMG_4063

Pendant notre journée de ménage, Pauline et Lucie passent beaucoup de temps sur Cacao avec les garçons du bateau. Nous laissons même Lucie partir à la plage avec l’équipage de Cacao. C’est ça la magie des bateaucopains. On ne se connait pas depuis 24h et on laisse nos enfants sans la moindre appréhension. Nous sommes du même monde!

La veille de notre départ, nous sommes donc sur Cacao pour un apéro, échange de films, de livres, de conseils, de guides nautiques. Jusqu’au bout nous aurons donc rencontré des familles qui, comme nous, partent en bateau en famille poussées par cette envie de prendre le large avec leur enfants.

IMG_4030

En leur parlant de notre gestion des enfants à bord, de la sécurité, des navigations de jour, de nuit, de la cuisine à bord, nous mesurons l’expérience acquise cette année. Nous nous revoyons avec nos questions du départ. Nous sommes maintenant beaucoup plus surs de nous ce qui n’enlève toutefois rien à vigilance nécessaire!

Cette superbe rencontre rend également le retour moins amer car nous avons l’impression de passer le relai à d’autres. D’autant que Cacao rêve de Pacifique! Ils se donnent 1 an et demi avec une option Panama à valider d’ici le mois de mai. Nous leur souhaitons de réussir leur pari!

IMG_4032

Quand nous sommes partis, nous étions un peu les seuls “fous” de notre entourage. Même à nous, ce projet semblait un peu décalé par rapport au commun des terriens. Depuis que nous avons rencontré d’autres familles qui ont traversé l’Atlantique voire le Pacifique et d’autres pour qui c’est au programme, ces longues navigations nous semblent plus accessibles.

Nous sommes persuadés d’avoir choisi le bon bateau et le bon programme cette année mais nous avons l’impression de faire maintenant partie d’une communauté de “doux rêveurs” qui parlent presque de la transatlantique comme de la prochaine ballade du dimanche. Pauline a la ferme intention de la faire et même notre capitaine en second semble plus ouverte à cette option. Mais continuons à rêver, la suite c’est une autre histoire!

août 08

Nétwayé, baléyé, astiké Kaz la toujou penpan

Cette série de billets est publiée à posteriori depuis Paris. Les derniers moments ont été intenses et m’ont juste permis de prendre des notes à la volée que je complète.

Quelques mots de Créole de Zouk Machine (souvenez vous!!) pour ouvrir cet article sur le nettoyage de notre fidèle Ysun et son retour au ponton. (Trad: Nettoyer, balayer, astiquer La maison est toujours pimpante).

Le matin, nous levons l’ancre pour la dernière fois.

IMG_3965IMG_3963

Les gestes sont précis, coordonnées, plus besoin de parler pour se comprendre (le rêve de tout couple mais aussi de tout marin, on fait donc coup double, voila précisément pourquoi le grand voyage en bateau est une thérapie familiale efficace… ou une épreuve du feu c’est selon). Nous formons une bonne équipe avec Anne qui est passée experte comme « Numéro 1 » (nom de l’équipier à l’avant en régate).

Le temps est à la grisaille mais nous naviguons au sec sur ce dernier mile avant le port du Marin, profitant pour laisser la barre une dernière fois aux enfants.

IMG_3975

IMG_3972

Notre première escale est pour la station service où nous faisons notre dernier plein de Diesel sur Ysun. Une manoeuvre de ponton toute simple que nous faisons les yeux fermés maintenant d’autant qu’il y a toujours quelqu’un pour attraper l’amarre.

IMG_4009

Une fois le plein fait, nous nous dirigeons vers le ponton de Punch Croisières. La manœuvre est plus complexe. Paul nous attend pour prendre les amarres mais il faut rentrer dans la dernière place du ponton en marche arrière en évitant à babord la pendille de la place précédente et à tribord un catway.

Il n’y a pas photo, depuis 1 an on a fait des progrès en manœuvre! J’ai le gabarit du bateau en tête, je suis plus précis sur les moteurs et on réussit à rentrer dans ce mouchoir de poche sans encombre. De son côté, Anne gère les amarres comme si elle avait navigué toute sa vie. Paul nous attend avec un grand sourire.

Ca on a réussi le test de retour, on a nos permis de catamaran Sourire   Le retour au monocoque et à son unique moteur va être dur quand même… Au moins au port!

IMG_4012

Ensuite c’est le grand nettoyage qui commence. Anne s’occupe des sacs d’une main de maitre entassant poupées, vêtements encore « mettables » et souvenirs dans nos bagages. Nous dépasserons de 45kg le poids de l’aller ce qui nous obligera à faire un colis et à faire voyager une valise supplémentaire. Nous avons des doutes sur les 45kg de souvenirs mais le verdict de la balance est sans appel.

IMG_3861

Dehors, c’est le terrain du capitaine. Vider les coffres, les lessiver, brosser tous les coussins, mettre les moussaillons à la tâche. Cela n’a l’air de rien mais c’est seulement la deuxième fois en un an que nous avons accès à un tuyau d’eau douce illimitée. Nous n’avions donc eu l’occasion de faire le grand ménage qu’une seule fois!

IMG_4024

Le soleil est plus généreux pour le deuxième jour de ménage et nous étalons nos combis, palmes, tubas qui prennent pour la dernière fois le soleil des Antilles.

IMG_4026

A l’intérieur, une fois les sacs bouclés, il faut tout récurer.

IMG_4027

Nous terminons le ménage comme il se doit… Au dernier moment!

 

août 07

Premier atterrissage

Cette série de billets est publiée à posteriori depuis Paris. Les derniers moments ont été intenses et m’ont juste permis de prendre des notes à la volée que je complète.

Nous avons la chance de pouvoir passer encore 3 jours en Martinique chez nos amis Claire et Miguel avant de prendre l’avion pour la métropole… Une étape parfaite pour finir les bagages et atterrir un peu.

Cela fait presque 300 nuits que nous n’avons pas dormi à terre (à l’exception de 4 nuits à Cuba en janvier) et la reprise de contact avec un lit qui ne bouge pas avant le retour à Paris est la bienvenue!

Pas de réelle difficulté pour votre équipage préféré hormis un petit peu le blues d’avoir terminé son aventure. On signalera tout de même Anne qui, en plein milieu de notre première nuit de terrien, me réveille en me demandant si j’ai remonté l’annexe. Je me rendort aussitôt en lui confirmant que j’ai même ouvert le bouchon de vidange car il pleut cette nuit!

Une fois à terre je m’aperçois également que je suis nettement plus sensible aux bruits de mon environnement. Etonnante déformation de la vie en mer où l’on analyse implicitement tous les petits bruits. Le crépitement des premières gouttes sur le toit et il faut fermer les hublots, une pompe de cale qui reste coincée et qu’on doit éteindre pour éviter la perte d’énergie,  un bruit métallique trop prononcé de l’ancre qui peut annoncer un dérapage. En fait, en bateau on analyse tous les bruits et on les classe sans y faire attention entre bruits normaux ou potentiellement anormaux. Une fois à terre, on garde cette acuité auditive pour quelques jours.

Nous ouvrons avec nos amis une bouteille de champagne que nous avons embarqué et qui a fait le tour des Caraïbes avec nous. Emotion!

IMG_4222

Pauline goute le “retour à la terre” de la façon la plus littérale qui soit dans le petit potager de Claire.

IMG_4247

Tandis que Baptiste ne parvient pas à décrocher de l’élément aquatique.

IMG_4243

Le dimanche, nous partons tous à Cap Macré pour une journée picnic à la plage et dans les raisiniers qui bordent cette belle plage sauvage de la pointe Sud de la Martinique. Autant en profiter jusqu’au bout!

IMG_4141IMG_4130IMG_4147IMG_4166

Articles plus anciens «