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juin 07

Barbuda, paradis perdu des Caraïbes Britanniques

Nous sommes partis de Tintamarre à 14h et sommes arrivés à Barbuda vers 11h le lendemain. Nous avons intégralement navigué au moteur malheureusement car le vent, établi au Sud Est était pile dans l’axe de notre route. Si les premiers 30 miles ont été relativement tranquille avec un vent finalement décalé de 30° de notre cap qui a permis de ne mettre qu’un moteur et la Grand voile, à partir de minuit, le vent forcit et nous arrive totalement dans le nez… Résultat, il a fallu se résoudre à allumer l’autre moteur pour atteindre la vitesse de 3,5 noeuds… Vous ferez la conversion en km/h, je n’ai pas le coeur à cela! Consommer 4L de gasoil par heure pour avancer au rythme d’un coureur à pieds c’est pas terrible…

Nous avons eu une mer formée mais pas forte et avec une houle quasi nulle et avons même bien dormi entre nos quarts mais avec les 2 moteurs à 2000 tours pendant 20h et le bateau qui prend les vagues de face, nous sommes arrivés avec une mauvaise fatigue et un besoin urgent d’aspirine. Je préfère même me battre un peu la nuit avec du vent et des manœuvres à faire entre les grains que de subir ce genre de navigation pénible et inintéressante. Heureusement, c’était notre dernier bord significatif plein Est  pour revenir sur la longitude des îles des petites Antilles. Heureusement également, abstraction faîte du bruit des moteurs, la nuit est toujours aussi magique avec ses levers de lune, de soleil, ses étoiles et leur reflets dans la mer. C’était notre dernière nuit de navigation.

Nous n’avons réussi à distinguer Barbuda que quelques miles à peine avant d’arriver au mouillage. Quand je me lève, Anne me dit même qu’elle a failli lancer un “sécurité sécurité, appel à tous, Barbuda a disparu” à la VHF (ceci est une private joke pour les marins) ;). Il faut dire que Barbuda est une île complètement plate. Quand nous abordons Low Bay, nous n’avons qu’une image en tête, celle des Roques et de ses interminables plages de sable blanc.

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Nous avons l’impression d’être de nouveau dans les paysages de l’archipel vénézuélien de sable et de mangrove. De plus nous sommes presque seuls au mouillage mis à part un petit ketch à 500m et un autre cata encore plus au loin. Il faut dire que Barbuda est également assez peu visitée par les plaisanciers. Pourtant, en, venant de la Guadeloupe, il est très facile de rejoindre Barbuda à la voile étant donné que les îles sont sur un axe Nord Sud.

Le mouillage est idéal. Un fond de sable qui accroche bien et une bonne protection du vent d’Est, la plage pour nous tout seuls et des milliers d’oiseaux.

Drapeau

Barbuda est la seconde île du pays des Antilles britanniques ayant pour nom “Antigua and Barbuda”. Alors qu’Antigua, plus au Sud est plus peuplée et industrialisée, Barbuda est quasi déserte et compte moins de 1500 habitants qui vivent très simplement dans de petites maisons créoles entourées de jardins.

La seule ville ou plutôt village de Barbuda a pour nom Codrington. Pour le rejoindre en annexe, il faut user de ses muscles et transborder le bateau depuis Low Bay jusque dans le lagon (voir la carte ci-dessus) en le portant par dessus la centaine de mètres de l’isthme de sable qui sépare cette étendue d’eau intérieure de la mer. C’est lourd un moteur 4 temps 10cv!

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Grâce à Anne qui me prête main forte, nous réussissons à mettre Ysunette (le petit nom de notre annexe donné par les enfants) dans le lagon.

Notre traversée du lagon de Barbuda nous amène à Codrington sur le quai des pêcheurs. Le village est minuscule et étonnement, ce sont les bâtiments et les quais qui accueillent les pêcheurs locaux qui sont les plus neufs et assez laids en fait…). Une stèle explique plus loin que c’est le Japon qui a financé ces bâtiments et ces quais en 2011! Un grand pays à l’autre du bout du monde qui finance les quelques pêcheurs de Barbuda, cela a de quoi surprendre!

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Nous nous promenons dans Codrington pendant quelques heures. Ici tout à l’air hors du temps. Les ânes et les chèvres déambulent librement dans les rues où passent de temps à autre quelques voitures ou taxis collectifs.

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Devant certaines habitations, de petites tentes sont dressées sous lesquelles sont proposés quelques plats préparés par les particuliers. Le village dispose d’une seule épicerie de taille à peine plus importante que celle de Gran Roque aux Roques. Les rayons y sont encore plus mal garnis. Tous ici se connaissent et tous nous saluent lorsque nous passons sans toutefois nous porter une attention particulière. La vie quotidienne semble tranquille et calme.

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Nous visitons la petite église anglicane du village.

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Nous profitons de notre passage en “ville” pour tenter de trouver une carte SIM et donc internet. Nous sommes envoyés chez Debby, une dame qui revend chez elle les cartes SIM de l’opérateur Lime. Quelques dollars caraïbes plus tard, nous avons internet, beaucoup moins cher, plus facilement et avec un meilleur débit qu’à St Martin! La petite île quasi déserte d’un état indépendant des Caraïbes fait mieux que la grande France et ses territoires d’outre mer… A méditer!

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De retour au bateau après un nouveau transbordement d’annexe, nous profitons de la magnifique plage. Seuls au monde.

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3 comments

  1. GALLET

    que les enfants sont beaux:Lucie a des cheveux d’ange! je contemple les paysages , écoute vos récits et suis curieuse de voir en vrai ces beautés.Bises

  2. Claire

    Wahou!

  3. bernier

    Ce n’est pas possible que ce soit aussi beau ! dites que c’est un mensonge, que les photos sont truquées et que vous regrettez beaucoup Tintamarre…
    Allez, bon vent quand même
    L’équipage de Camille

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