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mar 22

Un safran tout neuf à tribord et des voiles révisées

Après le canal de la Mona, nous sommes donc arrivés au Sud de la République Dominicaine quelques jours avant notre rendez vous avec mes parents. Ces quelques jours ont été mis à profit pour passer à la marina de Casa De Campo où nous attendait notre tout nouveau safran venu de France par avion ainsi que le très efficace Philippe, contact technique de notre loueur ici qui a réglé nos petits soucis techniques en un rien de temps.

En ce qui concerne le safran, pas besoin de mettre le bateau hors de l’eau contrairement à ce que beaucoup (dont moi) pensaient au départ. 8 vis à desserrer, 2 axes à chasser de ce qu’il restait de la mèche en place et nous avons pu libérer ce tronçon d’axe en inox de 50 cm, tout ce qui reste de notre ancien safran dont la pelle doit peupler maintenant les abysses au beau milieu de la mer des Caraïbes.

Je n’ai même pas eu le temps de prendre en photo le nouveau safran car j’ai participé à sa mise en place et j’étais absorbé par la manip. En tout cas, cela fait plaisir de retrouver un bateau qui dispose de ses 2 safrans. Nous avons tout de suite pu constater la différence à la barre. Je comprend maintenant pourquoi notre pilote automatique consommait beaucoup en navigation. Le manque d’un safran forçait le vérin du pilote à corriger sur l’autre gouverne. Cela expliquait probablement aussi les 5 degrés d’écart au près sur tribord amure.

En ce qui concerne les raisons de la perte du safran, la corrosion est probablement la responsable de sa perte ainsi peut être qu’un défaut interne dans l’inox. Sans être expert, en regardant la façon dont la mèche s’est rompue, on distingue une masse corrodée,  grumeleuse, poreuse et grise à l’intérieur du métal, comme si un métal d’un type différent avait été inclu dans l’inox à la fabrication. C’est ce genre de chose qui est très difficile à prévoir et détecter! En tout cas, heureusement qu’un catamaran dispose de 2 safrans!

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Pour le reste, nous avions signalé à Punch Croisières quelques points des voiles qui commençaient à se déchirer au dessus des bosses de ris sans forcément être urgent, il était cependant important de les reprendre avant que cela ne s’aggrave. Nous avons donc laissé nos voiles à Casa De Campo quelques jours afin qu’elles soient révisées en voilerie. Nous avons donc navigué quelques jours sur un voilier… sans voile… Au milieu des grands catamarans, toutes voiles dehors, en visite à l’île Saona, avec 25 noeuds de vent au portant, c’est un peu rageant mais nous avons maintenant des voiles sans problème et un bateau révisé à fond avant d’aborder la deuxième partie de notre aventure.

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Entre le changement de safran, la dépose des voiles et leur remise en place, nous n’avons pas passé plus de deux fois 5h à quai à la marina de Casa De Campo. Heureusement car en comparaison avec la marina de Puerto Bahia en baie de Samana, Casa De Campo ne nous a pas donné une envie folle d’y rester. La marina est ce qu’on pourrait appeler un “guetto de riches”. Avec Ysun, nous sommes presque ridicules entre les méga Yatch de 100 mètres ou plus qui attendent ici que leur propriétaire vienne faire un tour en mer ou quelques rares voiliers immenses. Nous croisons mème le skipper d’un Fountaine pajot de 60 pieds, un day boat, sans aménagement intérieur, habituellement exploité commercialement pour emmener plusieurs dizaines de touristes à la journée mais aménagé en l’occurrence pour un seul et même propriétaire qui parcours occasionnellement 5 miles pour aller à Catalina, l’île voisine.  Un 60 pieds qui ne pourra jamais parcourir plus de 10 miles car il n’est fait que pour la navigation de jour… Une autre conception de la plaisance…

La marina en tant que telle est immense. Elle dispose de centaines de places et fait partie d’un vaste complexe de villas, d’appartements, de cinémas, supermarchés, boutiques de luxes et bijouteries qui offre également 3 golfs à ses riches propriétaires. On ne s’y promène qu’en voiturette de golf d’ailleurs, y compris sur les pontons qui sont suffisamment larges et longs pour que ce mode de déplacement soit indiqué! Et avec tout ça, pas une piscine pour que les enfants aillent faire un tour pendant les travaux sur le bateau!

Mis à part ce luxe tape à l’oeil et l’efficacité des “marineros” qui débarquent sur votre bateau en annexe pour gérer les amares à votre place (!), rien qui ne puisse vraiment nous donner envie de rester. Nous n’y avons rencontré aucun autre équipage en grand voyage et tout juste avons réussi à retrouver le ponton où était amarré Sonate, bateau de Bernard et Maryvonne, rencontrés la veille au mouillage de Bayahibé. Sur les pontons, tout parait vide, démesuré et… pas vraiment pour nous…

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En sortant de la marina, nous croisons un yatch de 150 mètres de long avec son porte hélicoptère et un rangement dans la coque pour son “annexe” de 12 mètres et 600cv! Nous retournons vers le mouillage de Bayahibé qui sera notre “port d’attache” pour quelques jours. Avec plaisir nous retrouvons son ballet de catamarans qui amènent les touristes à l’île Saona, ses sound systeme qui nous envoient leur musique et son ambiance joyeuse et anarchique de plage populaire. Les ultra riches ne savent pas ce qu’ils manquent!

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