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jan 03

Ca commence par un nettoyage de routine…

Il y a quelques jours à Port Antonio, je me décide de passer un coup d’éponge sous le bateau pour nettoyer les algues qui commencent à s’y développer dans les eaux de Jamaïque.

Il faut dire que, contrairement à d’autres mouillages ou l’eau est translucide et turquoise, ici elle est plutot verte et opaque car le port est assez fermé et la végétation luxuriants. Nettoyage de routine donc que je fais avec masque, tuba et palmes et une serpillière pour nettoyer un peu la coque sur laquelle je n’ai pas plongé depuis plusieurs jours. Je commence par la coque babord, ses 2 cotés, son safran, le quillon, le dessous de la coque puis je passe méthodiquement à tribord en commençant par l’avant.

Je nettoie la coque, le quillon, l’hélice et, oh, mais qu’est ce que c’est que cet orifice dans la coque derrière le bateau? Au bout de quelques secondes seulement je réalise… Que nous n’avons plus de safran à Tribord. Vous avez bien lu, plus de safran à tribord.

Pour ceux qui nous lisent et ne sont pas familiers avec les bateaux, le safran est la gouverne du bateau, ce qui permet d’imprimer une direction à l’embarcation. C’est une pièce conséquente qui fait un bon mètre de haut sur 50cm de large!

J’ai vraiment du mal à réaliser comment on peut perdre un safran sans aucun choc sur le bateau, sans toucher le fond. Je me pince pour être sûr de ne pas rêver mais je viens bien de découvrir fortuitement que nous avons perdu un des 2 safrans du bateau.

En effet, un des avantages du catamaran c’est que tout est en double. On avait déja survécu à un moteur HS à Grenade mais il en restait un d’attaque. Cette fois nous avons “perdu” un safran au sens littéral du terme… Mais il en reste un.

Après 24h de stress où nous nous voyions coincés dans cette magnifique bourgade de la Jamaïque profonde qu’est Port Antonio, je parviens enfin à avoir Eric notre loueur au téléphone qui a un sorte de don magique pour me rassurer et qui m’explique qu’un cata avec un seul safran sur deux ça marche très bien et que d’ailleurs cela fait peut être plusieurs jours déja que nous naviguons avec un seul safran sans s’en rendre compte…

De toutes façons, un safran ça ne se trouve pas sur l’étagère d’un shipchandler… Il faut le fabriquer spécialement sur plan aux dimensions du bateau. Eric nous promet de faire le nécessaire à la réouverture des chantiers en janvier en France et de nous le faire expédier… En Floride! Nous allons donc naviguer 1 mois et demi avec un seul safran en espérant que l’autre n’aie pas la mauvaise idée de nous fausser compagnie.

Concernant les raisons de la perte de ce safran, nous n’avons que des hypothèses. La mèche de safran, une pièce en inox de 3cm de diamètre qui relie le safran au bateau et transmet l’angle du système de gouverne s’est cassée à l’intérieur de son puis à 10cm environ de la sortie de la coque. Comme le safran n’était plus tenu par la mèche, il est allé rejoindre les sirènes au fond de la mer des caraïbes… Lorsque l’on touche la partie restante, on sent un profil de rupture (reste de mes cours de  mécanique, résistance des matériaux) rugueux qui semble indiquer une rupture par fatigue ou corrosion du matériau.

En bref la faute à pas de chance…

Il me faudra quelques jours pour me persuader que nous pouvons reprendre la mer sereinement. Après tout, si nous étions sur un monocoque, il ne nous resterait plus de safran du tout!

4 comments

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  1. Claudine Diérick

    Et donc, vous avez repris la mer sereinement; sommes contents mais…pas de différence qu’il y ait 1 ou 2 safrans…?
    J’imagine que celui restant est sous haute surveillance…!
    Bisous à tous et encore tous nos souhaits de bonne année (à Ysun aussi…!)

  2. Gallet Marielle

    Bonjour, je comprends mieux les allusions d’Anne ! je ne peux qu’espérer que vous puissiez naviguer sans risque .Bises +++

  3. Julien

    Reste à bricoler une porte de placard en guise de safran de secours avec des femelots/aiguillots faits maison ET une barre franche ET imaginer où mettre tout ça avant que le second puisse se barrer aussi! Allez mister Gyver au boulot!

    1. Stéphane

      hé oui j’ai vu que ça se faisait dans les livres mais connais-tu seulement quelqu’un qui l’a réellement fait?!
      J’ai aussi lu la théorie du seau laissé à la traine d’un coté ou de l’autre du bateau. Hum…
      Si on perdait le 2ième, on gérerait la direction en jouant sur les moteurs, si on garde les courroies intactes d’ici là 😉

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