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fév 12

La (cyber)navigation en terre communiste, sortez les rames!

Le régime cubain n’est pas connu pour son ouverture sur le monde. Encore aujourd’hui, il n’existe à Cuba qu’un parti unique socialiste communiste et tout opposant qui tente de communiquer d’autres idées ou de s’opposer est réduit au silence de gré ou de force. Il est donc normal que l’espace de liberté qu’est la toile mondiale donne des sueurs froides au régime de Raul Castro.

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Depuis quelques années néanmoins, les cubains “peuvent” avoir une adresse email et “surfer” sur l’intranet cubain et un peu sur internet mais le progrès s’arrête là! Internet n’arrive pas jusque dans les foyers mais se limite à quelques rares points d’accès dans la boutique de l’opérateur telecom d’état: ETCSA. La démocratisation n’est pas au programme puisqu’il en coûte 6€ de l’heure d’utilisation de ces ordinateurs d’un autre âge dotés de navigateurs antédiluviens et peu adaptés aux sites web modernes.

Le touriste vit à peu près la même situation que les cubains sauf qu’il ne s’agit finalement pour nous que d’une coupure limitée dans le temps. Certains hôtels proposent également un point d’accès internet, aux mêmes tarifs mais pour ceux que nous avons testé, ils sont encore plus lents et plus rustiques que les points dans les boutiques ETCSA.

Pour surfer à Cuba, il convient donc d’abord se munir de patience car avant d’utiliser l’ordinateur public, il faut s’insérer dans les longues queues des boutiques ETECSA pour acheter une carte à gratter qui donne un login et un mot de passe utilisés pour minuter et facturer votre temps sur la toile.

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Carte d’une heure d’internet cubain. Comme le montre la photo, il faut savoir rester zen pour se connecter…

Ensuite, il faut qu’un ordinateur en état de fonctionnement soit disponible. Il n’est pas rare que sur 5 machines, seules une ou deux soient utilisables. Enfin il faut aller le plus vite possible pour faire ce que l’on a à faire sur le net alors que la vitesse de connexion est digne de l’internet du début des années 2000 en France. Autant dire que les Facebook,  Twitter ou autres terrains de procrastination habituels sur le web sortent vite du champ de la navigation. En ce qui nous concerne, on se contente de lire nos mails en diagonale, de gérer nos comptes et cartes bleues utilisées pour le voyage et de faire quelques réponses email succinctes et rapides, sans les accents (pour éviter la perte de temps à les chercher sur les claviers espagnols).

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Autant dire que l’on redécouvre à quel point internet a pris une place importante dans notre vie de tous les jours et que les 30 minutes chèrement payées à Cuba sont bien peu comparé au temps moyen que nous pouvons y consacrer habituellement! Et encore! En bateau, nous avons largement déjà réduit notre consommation de web mais jusqu’à maintenant nous trouvions presque toujours un point d’accès wifi, payant ou nom ou une carte SIM avec data à acheter à l’opérateur mobile du Pays.

Pour les cubains, cette quasi inexistence d’accès internet les prive non seulement de la liberté d’expression offerte par le net mais également d’un vecteur de croissance économique. Ce vecteur est à l’œuvre non seulement dans les pays occidentaux mais également dans d’autres pays moins avancés comme l’Inde ou des nations africaines où dans certaines régions il est plus facile d’avoir accès au net qu’à l’eau potable parfois!

Un handicap de plus en terre castriste mais les cubains n’ont pas attendu Facebook pour monter leurs réseaux sociaux! Et ils sont redoutablement efficaces!

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