juin 27

Arrivée à Deshaies, le petit village tranquille de la côte sous le vent de Guadeloupe

Nous voici revenus en terre française, guadeloupéenne en l’occurrence après une navigation plutôt dynamique par 20-25 noeuds de vent au travers et de belles vagues de 2 à 3m entre Antigua et la Guadeloupe. Cependant, nous sommes revenus dans les petites Antilles où les distances sont beaucoup plus faibles et il nous faut à peine 5h à 7-8 noeuds de moyenne pour couvrir les 40 miles qui séparent English Harbour de Dehaies.

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Deshaies est un petit mouillage sans prétention mais où l’on se sent bien. Pas de belle plage mais un mouillage très bien protégé et encaissé qui fait face au village de Deshaies, un tout petit village de la côte sous le vent de Guadeloupe blottit autour de sa petite église . C’est pourtant une très bonne escale pour les  navigateurs puisqu’on trouve tout à proximité à commencer par la petite boulangerie devant laquelle on débouche en sortant du ponton très pratique pour laisser l’annexe. Un peu plus loin, une supérette permet de s’avitailler en produits divers et variés. Face à la superette, nous avons également rendu visite à un parc de jeux pour enfants et à une médiathèque dans laquelle nous avons passé une matinée dans les livres d’histoires pour petits.

 

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Au mouillage, beaucoup de bateaux de voyage. En effet Deshaies  est une escale classique de tous les bateaux qui descendent l’arc antillais.

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Tout ceci contribue à créer une atmosphère sympathique dans ce mouillage paisible et clame dans lequel  nous passons 2 jours avant de poursuivre sur Malendure et les îlets Pigeon.

juin 17

Un beau thon de 5kg qui clôture 2 mois et demi sans pêche!

La dernière pêche datait du 1er avril! Depuis, rien à se mettre sous la dent mis à part quelques poissons perroquets offerts par un pêcheur à Barbuda. C’est plein d’arrêtes, c’est joli et c’est triste de les tuer et ça a un goût plutôt fade. Ce matin, je mets ma ligne à l’eau juste devant deshaies en Guadeloupe et 5 minutes après, ça mord!

Nous avons pêché un beau thon de 5kg qui avait commencé à servir d’appât à un autre poisson plus gros (un requin?) qui lui avait sectionné nette la queue! Heureusement, nous avons remonté la ligne à temps et il restait l’essentiel du thon qui finira dans nos assiettes avec grand plaisir! Les enfants, même s’ils ne manquent pas une occasion de nous dirent qu’ils préfèrent la daurade coryphène (ils ont des gouts de luxe!) savourent déja les bonnes quenelles qui nous attendent demain sans compter tous les filets poêlés aux oignons! C’était la fête à bord!

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Au passage coup de chapeau à Anne qui a géré le bateau toute seule pendant que je préparais la bête! Maintenant elle sait ranger le gênois, affaler la GV, préparer le mouillage en solo!

C’est l’occasion d’une petite leçon d’identification du thon.

Au fait, comment reconnaît-on le thon?

Il a une gueule assez pointue avec une bouche en triangle, des dents apparentes et un oeil plutôt gros. Lors de ma toute première pêche je l’avais confondu avec un barracuda de part ces caractéristiques.

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Cependant, le corps est beaucoup moins fusiforme que celui du barracuda et surtout beaucoup plus épais et trapu. Il a une ligne sombre longitudinale sur le haut du corps qui semble avoir été tracée au crayon. Pour le différentier du barracuda, on ne retrouve pas les taches noires qui sont typiques de cette autre espèce non consommable dans les Antilles (au moins au Nord).

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A l’arrière, on retrouve 2 nageoires dorsales assez trapues et surtout d’autres petites dentelures entre la queue et la nageoire dorsale. Vous ne verrez pas ici la nageoire caudale en chevron qui a été dégustée par un invité surprise avant que nous sortions ce thon de l’eau!

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Le thon offre beaucoup de chair car il est assez musclé et la tête et les viscères pèsent proportionnellement beaucoup moins que pour une daurade coryphène par exemple. Typiquement, un thon de 5kg nous donne 4kg de filet. Les filets ne sont pas des plus faciles à lever car la peau est assez solidement attachée aux chairs. Pour exemple, j’ai mis presque 1h à préparer celui là (mais avec un couteau pas assez aiguisé et avec la navigation à gérer en parallèle!). Les arrêtes sont grosses et faciles à éliminer.

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Qu’est ce que c’est bon de manger sa pêche! C’est un peu le retour à l’état de nature où l’on a pas besoin d’aller chasser dans un supermarché pour se nourrir!

juin 16

English Harbour, Antigua: Visite à l’amiral Nelson

Nous sommes arrivés à Antigua après notre très belle visite de Barbuda. Suite une très brève escale à la capitale St John pour réaliser la clearance en jurant au douanier que nous étions partis de St Martin la veille (hum), nous sommes rapidement descendus au Sud de l’île à English Harbour.

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English Harbour c’est un lieu historique et mythique de l’Histoire de la navigation avec un grand H. En effet, Horatio Nelson, le célèbre amiral, vainqueur de Trafalgar a habité ces lieux entre 1784 et 1787.

English Harbour est un port naturel idéal. En venant du large, son entrée est complètement dissimulée par la pointe rocheuse qui se dresse sur babord. Il faut s’approcher au pied de la pointe pour découvrir l’entrée du port matérialisée aujourd’hui par des bouées latérales.

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La célèbre Navy britannique y avait établi ici un de ses principaux ports dans les Antilles après avoir découvert que la baie était une protection naturelle contre les cyclones redoutablement efficace. Pour preuve, en 1723, un ouragan poussa au large 35 bâtiments britanniques mouillés dans les autres ports d’Antigua alors que les HMS Hector et Winchelsea, protégés dans English Harbour, ne bougèrent pas d’un pouce. Suite à cet épisode, les officiers de la Navy réclamèrent donc que l’empire britannique construise ici ce qui est depuis lors le Nelson Dockyard.

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Le Nelson Dockyard fut un vaste complexe construit par la Navy pour accueillir, protéger mais aussi caréner, réparer les navires de sa flotte qui croisaient dans les Antilles. Sa position stratégique au Sud d’Antigua lui permettait de surveiller de près l’ennemi héréditaire français et son île de Guadeloupe.

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Abandonné à la fin du XIXième siècle, il a été admirablement restauré dans les années 60 pour devenir parc national d’Antigua et abriter un petit musée consacré à l’histoire du site.

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English Harbour est aussi la base d’une régate internationalement connue où concourent chaque année en mai les plus beaux “classic boats” durant l’Antigua Sailing Week.

Le site est magnifique. Serti dans les hauteurs environnantes, le port et ses installations qui offre encore aujourd’hui des places à quai pour les visiteurs, est un ensemble de beaux bâtiments de l’époque victorienne. Certains d’entre eux sont devenus des restaurants ou encore un musée mais certains abritent encore, comme à l’époque de Nelson, les corps de métier nécessaires à l’entretien des bateaux comme l’ateliers de voilerie.

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Un peu partout dans les environs sur les plages, on trouve de gigantesques ancres à moitié enfouies qui témoignent de la taille des navires qui mouillaient ici. Il suffit de fermer les yeux pour voire surgir un 3 mats 80 canons au mouillage ou le long des quais en pierre.

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Non loin de là, un petit sentier monte vers le corps de garde, la poudrière et une batterie de canons qui protégeait l’entrée du site. L’ensemble paraît assez léger mais l’entrée est tellement étroite que le site devait être assez facile à défendre.

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NB: au fond sur la photo ci-dessus par dessus la muraille, on voit Ysun au mouillage dans la baie.

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Un des bâtiments qui fait face au dockyard, une ancienne Sainte Barbe a été convertie en un très sympathique “pool bar” dans lequel nous sommes allés prendre un mojito et profiter de la belle piscine à débordement avec une magnifique vue sur le dockyard.

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juin 14

Graines de marins, attention, moussaillons à bord!

Au fur et à mesure des navigations, les enfants se sont de plus en plus intéressé aux manœuvres à bord. Bien entendu il ne faut pas que ladite manœuvre soit en concurrence avec un dessin animé à l’intérieur mais de plus en plus les filles nous ont proposé leur aide pour nettoyer la coque, l’annexe, ranger les bouts ou lever le mouillage.

Baptiste, quant à lui s’est intéressé au moteur d’annexe dès le premier jour. Il savait à peine prononcer le mot annexe qu’il se jetait sur le coupe circuit pour couper le moteur ou nous réclamait la barre. Nous avons réussi à le faire un peu barrer Ysunette, petit nom donné par les enfants à notre annexe. Il fallait le voir ce petit bonhomme, fier comme tout! Depuis on le surnomme le capitaine de l’annexe. De leur côté, les filles la conduisent aussi très bien en dehors de l’accostage sur la plage ou au bateau qui nécessitent encore l’aide du capitaine.

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A la barre, il faut bien le dire, c’est souvent le pilote automatique, le 3ième homme du bord, qui officie pour nous laisser libres de gérer les voiles ou la vie à bord. Cela dit Pauline et Lucie ont appris à mener le bateau à la barre et sont capables de mettre les gaz ou ralentir les moteurs sous la surveillance attentive du capitaine cela va sans dire!.

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Du côté des voiles, c’est encore un peu difficile pour elles de border ou hisser convenablement car il leur manque un peu de force dans les bras mais elles ont compris le principe et la volonté est bien là!

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A l’avant, les filles aident également Anne pour prendre ou larguer une bouée ou encore relever l’ancre surtout depuis que nous avons un nouveau moteur de guindeau ultra efficace.

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Pour l’entretien du bateau, demandez Lucie! C’est une vraie pro pour récurer l’annexe ou m’aider à faire la vidange. En plus avec sa taille de petite souris, elle passe partout, même là ou je ne pourrais pas me faufiler!

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Le bateau n’est pas simplement un moyen de transport. C’est aussi notre maison pour 1 an, notre compagnon et celui qui affronte la mer pour nous! Même si nous ne l’avons que loué, nous lui apportons la plus grande attention pour qu’il nous mène à bon port. Les filles l’ont bien compris et Baptiste également. Parfois lorsqu’il parle de la famille il nous déclare que dans la famille il y a Papa, Maman, Pauline, Lucie, Baptiste et “Bateau Ysun”.

Tous ces petits moussaillons sont en tout cas murs pour de bons stages de voile en Bretagne les prochains étés! Nous sommes venus à la voile pour notre projet d’année en famille mais la mer ne nous lâchera pas de si tôt! Petits comme grands!

juin 11

Barbuda: alone in paradise

Tout l’Ouest de Barbuda n’est qu’une vaste plage de sable blanc déserte. Une longue plage de plus de 30km où l’on se sent seul au monde. Tout juste y avons nous croisé de loin 5 bateaux en une semaine et une seule personne à terre en dehors du village de Codrington.

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A Low Bay, c’est la solitude la plus totale. Quelques branches charriées par la mer et échouées sur le sable et des centaines de mouettes, sternes, pélicans, frégates. Le mouillage est d’un calme absolu. La nuit, aucune lumière ne vient troubler l’observation d’un ciel étoilé d’une pureté sans pareil. Le bateau ne bouge absolument pas, nous passons d’excellentes nuits. Aucun autre bruit que celui de la mer sur le sable. C’est juste magnifique.

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Un peu plus au Sud, on trouve Cocoa Point qui abrite discrètement deux des trois seuls hôtels de l’île, fermés en basse saison entre avril et novembre.

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La plage est encore plus calme avec une profondeur encore plus faible, parfaite pour les enfants. On y trouve aussi de nombreux blocs de corail à explorer en snorkelling.

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Les cocotiers contrastent avec le bleu turquoise et le blanc du sable.

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Un petit monocoque et un gros yacht à plusieurs centaines de mètres sont les seuls compagnons de mouillage d’Ysun et lorsque nous quittons Barbuda nous sommes des derniers! Impression magique que d’être seuls à profiter de ce paysage de rêve.

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Sur la plage nous rencontrons le gardien de l’hôtel qui y assure une présence durant la période de fermeture. C’est aussi un pêcheur qui chasse au harpon sur ces récifs depuis l’âge de 9 ans. Il me propose de m’emmener chasser et j’accepte. Je réussis à tirer 2 petits poissons en 2 heures alors que lui en prend au moins 25 gros! Il connaît le récif comme sa poche et est redoutable. Il fait mouche à chaque tir! De surcroît le terrain est difficile car le récif repose sur des nombreux coraux en branche qui offrent une multitude de refuges aux poissons. Après une bière fraîche au bateau, il nous en laissera quelques uns compensant ma maigre pêche…

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Le seul point négatif de Barbuda c’est quand il faut en partir!!! Si vous passez dans les environs en bateau, ne manquez pas cette île exceptionnelle et cette impression d’être seul au paradis! C’est très accessible depuis la Guadeloupe (70 miles – 10 petites heures de nav avec un catamaran) et même depuis la Martinique (160 miles). De notre coté, nous nous sommes dit que si nous louions un bateau en Guadeloupe nous reviendrions ici avec plaisir!

juin 07

Barbuda, paradis perdu des Caraïbes Britanniques

Nous sommes partis de Tintamarre à 14h et sommes arrivés à Barbuda vers 11h le lendemain. Nous avons intégralement navigué au moteur malheureusement car le vent, établi au Sud Est était pile dans l’axe de notre route. Si les premiers 30 miles ont été relativement tranquille avec un vent finalement décalé de 30° de notre cap qui a permis de ne mettre qu’un moteur et la Grand voile, à partir de minuit, le vent forcit et nous arrive totalement dans le nez… Résultat, il a fallu se résoudre à allumer l’autre moteur pour atteindre la vitesse de 3,5 noeuds… Vous ferez la conversion en km/h, je n’ai pas le coeur à cela! Consommer 4L de gasoil par heure pour avancer au rythme d’un coureur à pieds c’est pas terrible…

Nous avons eu une mer formée mais pas forte et avec une houle quasi nulle et avons même bien dormi entre nos quarts mais avec les 2 moteurs à 2000 tours pendant 20h et le bateau qui prend les vagues de face, nous sommes arrivés avec une mauvaise fatigue et un besoin urgent d’aspirine. Je préfère même me battre un peu la nuit avec du vent et des manœuvres à faire entre les grains que de subir ce genre de navigation pénible et inintéressante. Heureusement, c’était notre dernier bord significatif plein Est  pour revenir sur la longitude des îles des petites Antilles. Heureusement également, abstraction faîte du bruit des moteurs, la nuit est toujours aussi magique avec ses levers de lune, de soleil, ses étoiles et leur reflets dans la mer. C’était notre dernière nuit de navigation.

Nous n’avons réussi à distinguer Barbuda que quelques miles à peine avant d’arriver au mouillage. Quand je me lève, Anne me dit même qu’elle a failli lancer un “sécurité sécurité, appel à tous, Barbuda a disparu” à la VHF (ceci est une private joke pour les marins) ;). Il faut dire que Barbuda est une île complètement plate. Quand nous abordons Low Bay, nous n’avons qu’une image en tête, celle des Roques et de ses interminables plages de sable blanc.

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Nous avons l’impression d’être de nouveau dans les paysages de l’archipel vénézuélien de sable et de mangrove. De plus nous sommes presque seuls au mouillage mis à part un petit ketch à 500m et un autre cata encore plus au loin. Il faut dire que Barbuda est également assez peu visitée par les plaisanciers. Pourtant, en, venant de la Guadeloupe, il est très facile de rejoindre Barbuda à la voile étant donné que les îles sont sur un axe Nord Sud.

Le mouillage est idéal. Un fond de sable qui accroche bien et une bonne protection du vent d’Est, la plage pour nous tout seuls et des milliers d’oiseaux.

Drapeau

Barbuda est la seconde île du pays des Antilles britanniques ayant pour nom “Antigua and Barbuda”. Alors qu’Antigua, plus au Sud est plus peuplée et industrialisée, Barbuda est quasi déserte et compte moins de 1500 habitants qui vivent très simplement dans de petites maisons créoles entourées de jardins.

La seule ville ou plutôt village de Barbuda a pour nom Codrington. Pour le rejoindre en annexe, il faut user de ses muscles et transborder le bateau depuis Low Bay jusque dans le lagon (voir la carte ci-dessus) en le portant par dessus la centaine de mètres de l’isthme de sable qui sépare cette étendue d’eau intérieure de la mer. C’est lourd un moteur 4 temps 10cv!

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Grâce à Anne qui me prête main forte, nous réussissons à mettre Ysunette (le petit nom de notre annexe donné par les enfants) dans le lagon.

Notre traversée du lagon de Barbuda nous amène à Codrington sur le quai des pêcheurs. Le village est minuscule et étonnement, ce sont les bâtiments et les quais qui accueillent les pêcheurs locaux qui sont les plus neufs et assez laids en fait…). Une stèle explique plus loin que c’est le Japon qui a financé ces bâtiments et ces quais en 2011! Un grand pays à l’autre du bout du monde qui finance les quelques pêcheurs de Barbuda, cela a de quoi surprendre!

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Nous nous promenons dans Codrington pendant quelques heures. Ici tout à l’air hors du temps. Les ânes et les chèvres déambulent librement dans les rues où passent de temps à autre quelques voitures ou taxis collectifs.

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Devant certaines habitations, de petites tentes sont dressées sous lesquelles sont proposés quelques plats préparés par les particuliers. Le village dispose d’une seule épicerie de taille à peine plus importante que celle de Gran Roque aux Roques. Les rayons y sont encore plus mal garnis. Tous ici se connaissent et tous nous saluent lorsque nous passons sans toutefois nous porter une attention particulière. La vie quotidienne semble tranquille et calme.

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Nous visitons la petite église anglicane du village.

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Nous profitons de notre passage en “ville” pour tenter de trouver une carte SIM et donc internet. Nous sommes envoyés chez Debby, une dame qui revend chez elle les cartes SIM de l’opérateur Lime. Quelques dollars caraïbes plus tard, nous avons internet, beaucoup moins cher, plus facilement et avec un meilleur débit qu’à St Martin! La petite île quasi déserte d’un état indépendant des Caraïbes fait mieux que la grande France et ses territoires d’outre mer… A méditer!

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De retour au bateau après un nouveau transbordement d’annexe, nous profitons de la magnifique plage. Seuls au monde.

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juin 07

Retour à St Martin et Tintamarre avec l’équipage de Camille

Depuis une semaine, nous avons donc le plaisir de naviguer avec Camille. De retour d’Anguilla, nous avons de nouveau mouillé dans la baie du Marigot afin que le papa de Joe, en visite sur Camille depuis plusieurs semaines puisse prendre son avion pour Bruxelles.

Grâce au papa de Joe, nous avons eu la chance d’avoir des photos d’Ysun sous voiles et avec tout l’équipage sur le pont! Merci beaucoup!

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Le papa de Joe a découvert le bateau avec sa visite sur Camille et a pris goût à la navigation et aux manoeuvres!

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Joe et Irina ont eu beaucoup plus de visite sur Camille que nous et il faut dire que le 47 pieds s’y prête tout à fait, pouvant loger confortablement 12 personnes dans des cabines très spacieuses. Les 2 bateaux, du même chantier, quasiment de la même année, on été exploités tous les deux par Punch Croisière pendant leurs premières années. Leur équipement est dont très proche en électronique et panneaux solaires par exemple. En revanche Camille, repris par un particulier qui le loue maintenant en direct a vu son équipement enrichi par son nouveau propriétaire. On y trouve par exemple une éolienne et un genneker (rêves du capitaine), une machine à laver (rêve de la capitaine en second!) et un grand écran de TV pour les dessins animés (rêve des enfants). Un coup de chapeau à Guislain, son propriétaire qui entreprend une activité de location longue durée de son voilier pas facile mais semble le faire avec beaucoup de professionnalisme et qui rend les voyages comme les nôtres accessibles. Si nous voulions repartir dans les prochaines années (hum…), Camille serait un excellent choix! Et comme le cockpit est encore plus grand, on pourrait faire encore plus d’apéros! 😉

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Après un dernier avitaillement en produits français avant les britanniques Antigua et Barbuda, nous partons de la baie du Marigot pour une petite escale à l’Anse Marcel. Tout petit mouillage très calme car peu ouvert, dernier abris de la côte Ouest de St Martin, sa plage est occupée par 2 hôtels assez luxueux et quelques restaurants et bars de plage.

Pour envoyer mes derniers articles avant Barbuda où j’ignorais si j’aurais la possibilité de me connecter à internet, j’ai vécu à l’Anse Marcel un moment assez insolite de geek navigateur. Pour capter le wifi que je ne parvenais pas à obtenir depuis le bateau, vers minuit, à la lueur de la pleine lune, j’ai pris l’annexe que j’ai approchée de la plage et que j’ai ensuite laissée dériver très lentement. Installé dans mon petit canot pneumatique, assis sur le bidon d’essence avec l’ordinateur sur les genoux, j’ai terminé et posté mes articles en écoutant un CD de musique bretonne au bruit des quelques mouettes et des vagues sur la plage. Moment assez unique en fait!

Le lendemain nous sommes ensuite revenus avec Camille sur la petite île de Tintamarre en face de St Martin, de loin le plus beau mouillage de St Martin! Ce mouillage de Tintamarre est un vrai régal. Des bouées (solides!), des tortues partout et une plage superbe avec du sable blanc-ocre venant des falaises presque rouges qui surplombent le bord de mer.

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Avec Joe, nous sommes allés rendre visite à l’épave d’un remorqueur coulé par 10-15 mètres de fond. Une bouée est amarrée à son étrave et permet d’y attacher très facilement l’annexe. C’est très agréable de découvrir les fonds sous marins à plusieurs et cela me change des sorties en solo!

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Les enfants jouent toujours aussi bien ensemble et nous avons même accueilli Jeanne sur Ysun pour un après midi école-jeux.

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Le soir sur la plage, Joe repère 2 bébés requins qui longeaient le sable. Ce sont les premiers que nous observons depuis notre départ. Ils se promènent tranquillement en faisant à peine attention à la horde d’enfants lancés à leurs trousses.

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Tous les enfants profitent également bien de notre kayak dont nous ne regrettons pas de nous être équipés tant finalement nous nous en sommes servis.

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Nous clôturons cette excellente semaine passés ensemble par 2 soirées apéros-diners sur Camille puis Ysun. Nous aurons du mal à nous quitter le lendemain pour notre départ à Barbuda et, alors que Pauline a eu du mal à cacher ses larmes, Baptiste cherche toujours “les copains” 2 jours après! Merci beaucoup pour ces bons moments Joe et Irina! Et à très bientôt sur terre ou sur l’eau!

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Comme nous avons rendez vous en Guadeloupe le 19, nous devons maintenant mettre les voiles ou plutôt le moteur pour Barbuda. Au programme, un bord de 20H au moteur, vent dans le nez… Allez on se motive…

juin 03

Anguilla, petite île de la Caraïbe britannique

Juste en face de St Martin, on voit briller la nuit les lumières de cette petite île à la géologie très différente de la Communauté d’Outre Mer française. Alors que St Martin est une île au relief très marqué, Anguilla s’étire tout en long, telle l’animal éponyme, en un étroit cordon de terre sans relief.

La superficie de l’île est quasiment la même que St Martin mais avec 11000 habitants, la densité d’Anguilla est 10 fois moindre que celle de sa voisine d’en face. Aux dires d’un français que nous y avons croisé et qui est installé ici depuis de nombreuses années, cela a pour conséquence d’y établir un climat beaucoup plus tranquille.

Tranquille peut être mais pas malheureusement très accueillante pour la plaisance. Alors que ses plages et baies sont magnifiques, il faut, pour pouvoir y mouiller, un permis de navigation (cruising permit) au coût prohibitif de 65$ par jour auquel il faut ajouter 15$ par nuit sur bouée dans les baies où l’ancre est interdite. Cela met la journée de navigation à 80$… Seul le mouillage de Road Bay est exempté de cette taxe. On se demande d’ailleurs qui sont les plaisanciers qui acceptent de payer une telle somme juste pour pouvoir naviguer sur les côtes d’Anguilla… Dommage car mis à part cela, nous sommes accueillis par des agents des douanes et de l’immigration très sympas qui nous lancent un “welcome to paradise”, le slogan d’Anguilla inscrit également en grand sur la bâtiment des douanes. La clearance est même gratuite!

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Road Bay est un beau mouillage. La plage est magnifique, très longue et bordée par des cocotiers. De petits restaurants surplombent la plage et un ponton permet de débarquer en annexe juste en face des douanes.IMG_1038

Un club nautique du front de mer a installé un trampoline flottant géant, utilisable pour quelques dollars que les enfants des équipages d’Ysun et de Camille prennent d’assaut joyeusement.

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Nous resterons 2 jours dans cette grande baie très calme de Road Bay. Juste avant de repartir de nouveau pour St Martin, nous assistons au départ d’une course de bateaux pays avec de très grandes grand voiles et des génois en carbone.

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La voile est le sport national d’Anguilla et cette régate fait partie des courses qui permettent aux bateaux de se classer dans la compétition annuelle. Chaque district d’Anguilla construit son bateau et le fait concourir à ses couleurs ou aux couleurs du sponsor. Lors des manches de la compétition,  de nombreux bateaux à moteur accompagnent les voiliers et les habitants parient de fortes sommes sur leurs champions.

Il règle dans cette baie une ambiance très tranquille. Les gens sont détendus, ont le sourire spontané et discutent facilement une minute ou deux avec les visiteurs. En journée, des petits bars de la plage s’échappe un peu de musique locale. Coté mouillage, nous ne nous marchons pas non plus dessus. Une dizaine de voiliers grand maximum sont mouillés ici et l’espace ne manque pas. Bref c’est une belle escale et on regrette vraiment que les autorités aient mis en place ce cruising permit au tarif prohibitif…

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Entre les équipages d’Ysun et Camille, à Anguilla comme à St Martin c’est toujours la fête et le même plaisir pour petits et grands de se retrouver, d’échanger sur les belles escales et la vie quotidienne en bateau avec des petits. Le voyage en bateau avec des enfants a ses joies et ses difficultés que l’on ne peut pleinement partager (autour d’un punch 😉 ) qu’avec d’autres équipages qui vivent la même expérience!

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juin 03

Vive les pannes de guindeau! Et les bateaucopains!

Nous étions partis pour St Barth après avoir laissé St Martin qui, quoique très pratique pour les courses ne s’est pas révélé comme une de nos plus belles escales.

Arrivés à St Barth, nous tentons de prendre une bouée devant le port de Gustavia mais, une fois amarrés, je plonge vérifier comment elle est tenue par le fond et je découvre au moins 50 mètres de vieilles amarres fatiguées mises bout à bout pour finir sur une chaîne et un bloc de béton. Déja, 50 mètres d’amarres pour une bouée c’est suspect mais de surcroît, les amarres étaient tellement fatiguées qu’il ne serait pas étonnant qu’elles cèdent prochainement sur un coup de vent. Dans ces circonstances, nous décidons de mouiller sur ancre.

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Sans avoir retrouvé sa jeunesse d’antan, notre guindeau fonctionnait plutôt bien depuis les BVI et voila qu’une fois de plus, le moteur s’arrête et il est impossible de le faire repartir. Après avoir envoyé chaîne et ancre à la main par le fond, je démonte la bête, essaye de nettoyer de nouveau les connexions électriques et les charbons. Rien n’y fait. Nous sommes de nouveau en panne de guindeau. Nous appelons Paul de Punch Croisières, toujours aussi rapide et efficace qui nous propose d’aller remplacer le moteur par un tout neuf à… St Martin!

Il faut dire que St Martin ou plutot St Marteen, coté Hollandais, est la base de 2 gros shipchandler pour les caraïbes: Budget Marine et Island Waterworld. On y trouve donc absolument TOUT ce dont on peut avoir besoin pour un bateau.

Nous repartirons donc pour St Martin le lendemain et t’en pis pour les quelques miles que nous avions gagnés sur notre prochaine route pour Barbuda.

Nous faisons à St Barth une visite quasi nocturne qui nous permet tout de même d’apprécier le niveau de vie du lieu. On trouve des boutiques de luxe à chaque coin de rue, les cavistes proposant champagne millésimé et grands vins côtoyant les agences de location de villas avec piscine et petit personnel. Sur les quais, il faut bien avouer qu’avec nos shorts qui ont passé 8 mois en mer et nos T Shirts, nous avons peine à rivaliser d’élégance avec les filiformes silhouettes qui glissent le long des yachts vêtues de coton d’un blanc parfait.  Bon, on aura pas eu le temps de vraiment visiter cette annexe de la place Vendôme mais chez Louis Vuitton ils ne font pas les moteurs de guindeau alors, on lève l’ancre (à la main!) et on retourne à St Martin!

Comme nous voulions profiter de la fenêtre météo sans vent de la nuit suivante pour aller à Barbuda, je fais tout pour anticiper la réparation sur les 2h de navigation au moteur qui nous ramènent à St Martin. Je démonte le moteur HS, prépare le terrain pour le neuf. Comme je l’ai vu faire par les 2 mécanos qui sont montés à bord pour tenter de résoudre le problème, je sais monter et démonter le guindeau en moins de 30 minutes (et par ailleurs, je fais ça plus proprement que le dernier technicien qui en prime a sali tout le pont!).

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Arrivés à St Martin, nous avons la bonne surprise de trouver au mouillage un Nautitech 47 que nous connaissons! Il s’agit de Camille, un ancien bateau de la flotte de location longue durée de Punch Croisières et qu’un particulier a repris pour le louer cette année à une famille avec laquelle nous avons échangé par mail.

Nous savions que Camille était dans les environs car nous avions échangé quelques mails alors qu’ils croisaient encore dans les BVI à quelques miles de nous.

C’est la première (et ce sera peut être la seule) fois que nous rencontrons un équipage qui a eu la même démarche que nous: louer son bateau plutôt que l’acheter et rester en Caraïbes plutôt que de faire la transat aller et/ou retour. Nous avons eu la même “bible”, le livre Histoire de Partir écrit par Hervé et Marie Nieutin qui ont réalisé le même type d’itinéraire il y a maintenant 10 ans sur un Nautitech 395.

De leur côté, Joe et Irina ont plus d’expérience nautique que nous et Joe navigue depuis son enfance.

Tout de suite, le courant passe entre Irina, Joe et leurs enfants Jeanne, Lou et Tom et notre équipage dont les enfants ont presque les mêmes âges! Nous avons également beaucoup d’escales caribéennes en commun comme les Roques dont nous discutons ensemble avec plaisir.

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Alors que nous voulions réparer le plus vite possible le guindeau pour reprendre notre route, il devient maintenant évident que nous resterons un peu un peu ensemble pour naviguer dans les environs. Nous décidons de découvrir Anguilla pour le week end en compagnie de l’équipage de Camille. Les filles sont ravies! Elles auront des copines de leur âge pour quelques jours!

Tantot sur Ysun, tantôt sur Camille, s’enchaînent les ateliers bricolage, les séances de légos pour les petits, les apéros pour les grands et de bons dîners partagés tous ensemble.

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Le voyage ce sont des îles et de beaux paysages mais c’est aussi le plaisir de pouvoir ralentir un peu pour faire de belles rencontres!

Et le guindeau me demanderez vous? Eh bien, il est maintenant doté d’un moteur tout neuf qui ne tombera pas en panne de si tôt! On ne l’a jamais vu aller aussi vite! Tant mieux, je commençais à avoir mal aux bras 😉

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Sur la photo de gauche le moteur tout neuf sorti de sa boite et à droite, le voila installé!

mai 26

Le Fort Louis et l’île de Tintamarre à St Martin

A Marigot, une belle petite balade monte au Fort Louis qui domine toute la baie de Marigot et la baie de la Potence.

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Cette modeste pièce forte dont il ne reste que quelques ruines fut construite à la fin du XVIIIième siècle pour protéger les habitants de St Martin des pirates qui y pillaient et détruisaient tout lors de leurs passages.

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Le fort accueillait 2 batteries de canons pour protéger l’approche de chacune des 2 baies.

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Nous avons une vue superbe sur toute la baie de Marigot et sur le lagon qui s’ouvre sur Sint Marteen. Sur la droite de la photo ci-dessus, on distingue l’arc de cercle de la contre-digue de la marina de Fort Louis, réservée aux méga yachts et complètement gagnée sur la mer.

Nous terminons la journée sur les hauteurs du fort au coucher du soleil. Les enfants ont ici un très bon terrain de jeu et d’escalade pour se dégourdir les jambes car il n’y a pas de plage à Marigot pour courir ou se baigner.

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Nous avons ensuite quitté Marigot pour le mouillage de Grand Case, deuxième ville de St Martin.

Nous n’avons pas été séduits par Grand Case qui s’articule autour d’une grande avenue sans trottoir bordée par les restaurants donnant sur une grande plage de gros sable / gravier où l’on trouve aussi de nombreux morceaux de verre…

Nous décidons donc de repartir dès le lendemain pour l’île de Tintamarre puis pour St Barth, l’autre île Française, à quelques heures de navigation.

Tintamarre est un nom étrange et amusant pour une île. Il s’agit d’une île déserte, classée réserve naturelle qui dispose d’un très beau mouillage et d’une belle plage (enfin, depuis le temps qu’on cherchait une plage sympa à St Martin 😉 ). Peut être que le nom de Tintamarre vient de la musique des gros bateaux à moteur venus de St Martin venus ici faire la fête car nous sommes loin d’être seuls! Quelques bouées permettent d’éviter d’abimer les herbiers avec l’ancre mais lorsque nous arrivons, elles sont toutes occupées.

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Heureusement, vers 16h, soit l’heure à laquelle nous allons généralement à la plage, une bonne partie des bateaux sont repartis et nous permettent de profiter plus tranquillement de cette très belle plage bordée par une petite falaise de couleur rouge.

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Sous l’eau, quelques coraux et poissons mais sans que cela valle les sites de snorkelling de îles Vierges. En revanche, le mouillage étant une vaste étendue d’herbier que les anglais appellent “turtle grass” et qui porte bien son nom puisque j’ai pu voir jusqu’à 5 tortues simultanément qui étaient occupées à prendre leur repas sur l’herbier par 4m de fond.

Elles étaient assez peu farouches et j’ai pu les suivre un peu sans les effrayer. Je ne m’en lasse pas!

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Demain, cap sur St Barth !.

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