juil 22

Dominique: le Cabrits National Park, témoin de l’histoire mouvementée entre Anglais et Français

Toujours au mouillage de Prince Rupert’s Bay au Nord de la Dominique, nous partons visiter le Cabrits National Parc situé sur les 2 très beaux pitons qui ferment la baie vers le Nord.

Il est vraiment facile de visiter ce parc national car à son pied a été construit un ponton d’accueil des bateaux de croisière qui permet également d’y débarquer en annexe en demandant la permission au dockmaster lorsqu’aucun paquebot n’y est amarré. La route est alors directe en annexe depuis le mouillage! Attention cependant à amarrer son annexe correctement pour ne pas qu’elle n’évite sous le ponton et ne s’abime.

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Situé à l’avant poste sur la route qui mène de Dominique en Guadeloupe, le Cabrits National parc a été baptisé de la sorte par les français qui y ont importé de nombreuses chèvres pour se constituer un garde manger entre deux expéditions en  bateau. Le parc présente un point haut stratégique de défense de la baie. A l’image du Fort Napoléon dans la baie des Saintes à quelques miles de là, le fort Shirley était conçu pour détecter les navires pénétrant dans la baie et les expédier par le fond à coups de canon.

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Découverte en 1493 par Christophe Colomb un dimanche ce qui lui a valu son nom, la Dominique a eu par la suite, à l’image d’autres îles de l’arc antillais, une tumultueuse Histoire ballottée entre Espagnols, Français et Anglais au gré des attaques et des signatures de traités.

Tout d’abord espagnole, ce sont les Français qui récupèrent l’île une première fois en 1625 par traité. Puis l’Histoire du XVII ième n’est qu’une succession d’occupation française ou britannique jusqu’à ce que Français, Anglais et Indiens Caraïbes signent en 1660 un traité proclamant l’île zone neutre. Cependant, pour les Français, la tentation est grande de peupler la Dominique depuis la Martinique ou la Guadeloupe voisines et de tirer profit d’un climat propice aux plantations de café dans lesquelles travaillaient de nombreux esclaves. En 1763 les Anglais revendiquent de nouveau leur emprise sur la Dominique que la France accepte par traité. Cependant, par deux fois les Français envahiront encore la Dominique jusqu’en 1814 où l’Entente Cordiale entre les ennemis héréditaires fige définitivement le statut Britannique de l’île. Enfin, en 1978, la Dominique prend définitivement son indépendance vis à vis de la Couronne Britannique et devient un Etat à part entière.

La Dominique a également une particularité unique dans la Caraïbe car il reste ici des descendants directs des Indiens Caraïbes, une des civilisations précolombiennes de la région. Ailleurs, toutes ces civilisations ont été tristement anéanties par les européens venus conquérir ces territoires mais ici, le relief leur a permis de se retrancher dans les montagnes et même de combattre sérieusement les Espagnols puis les Français et les Anglais. Leur résistance a été à ce point efficace que les anglais ont fini par leur attribuer une portion du territoire sous forme de réserve qui perdure encore aujourd’hui et qui abrite encore 2000 descendants directs des Indiens Caraïbe.

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Le fort Shirley a été restauré dans les années 80 mais ses bâtiments ont tellement bien été restaurés qu’on peut parler ici de reconstruction à l’identique. La promenade dans ses allées est très agréable.

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Au delà du fort d’où la vue sur la baie est magnifique, on peut également parcourir quelques sentiers courts (moins d’une heure) et très bien marqués qui sillonnent le parc.

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L’un d’eux abouti à une petite plateforme située u sommet de l’île et qui défend l’accès Nord de la baie. Le canon étant complètement dissimulé dans la végétation, on imagine l’effet de surprise qu’il devait provoquer chez les navires intrus.

Aujourd’hui les canons on définitivement pris leur retraite et nous ont surtout permis d’avoir un joli support pour notre petite troupe.

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Le Parc abrite une très belle forêt semi tropicale beaucoup plus sèche que les forêts du centre du pays. Autour du fort, le parc est entretenu avec la rigueur héritée des britanniques et pas un brin d’herbe ne dépasse. On y trouve de magnifiques et gigantesques arbres.

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Sur le sentier on croise de nombreux anolis, petit lézard assez curieux et peu craintif d’une dizaine de centimètres qui se laisse approcher pour la photo.

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juil 20

Authentique et magique Dominique: Portsmouth et la rivière indienne

Comme nous avons passé 2 semaines très intenses en découvertes en Dominique et que 5 enfants à bord ça occupe(!), je n’ai pas eu le temps de publier et je rattrape donc le retard un peu plus tard alors que nous sommes confortablement installés aux Anses d’Arlet en Martinique.

Nous sommes partis des Saintes vers la Dominique par une mer assez formée et des creux de 1m à 1,5m qui, sans être énormes ont quand même rendu malade nos visiteurs (sauf Alicia qui adore toujours autant quand ça bouge!). En réalité, vent et mer établis étaient plutôt raisonnables pour un canal mais en partant, nous avons dû gérer 2 gros grains avec des pointes à 40 noeuds et nous avons commencé par être un peu secoués ce qui n’est pas l’idéal pour s’amariner! Ceci dit, nous allons à la vitesse de croisière d’Ysun sous voiles, 8 noeuds car nous somme au près bon plein et en 3h45, nous sommes à Portsmouth dans la très belle Prince Ruppert’s Bay.

Comme nos invités à bord ont récupéré de la traversée du canal, nous les mettons à contribution pour le mouillage alors qu’en arrière plan nous retrouvons les boyboats, du même genre que ceux nous avions quittés à St Vincent en Octobre et qui attendent pour proposer des fruits ou des petits services.

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Pour la dernière fois en territoire étranger avant notre retour, nous hissons le pavillon jaune “Q” ou Quarantaine et je pars faire les formalités d’entrée qui ne nous coûteront que 18 Dollars Caraïbes pour 9 personnes. Nous hissons alors le dernier pavillon de courtoisie de notre voyage, celui de la Dominique qui arbore un joli perroquet en son centre, le sisserou, espèce endémique de l’île.

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Force est de constater qu’après 9 mois de navigation, le trampoline d’Ysun a toujours autant de succès!

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A Portsmouth, le mouillage se fait sur ancre et le fond est de très bonne tenue. La baie est très large et il y a de la place pour tous les bateaux. Dès l’approche de la baie, on est vite rejoint par un bateau local qui vient proposer ses services aux plaisanciers. Ils sont quelques uns à officier dans la baie et d’autres bateaux copains ont eu beau nous conseiller l’un ou l’autre, en réalité, c’est celui qui vient à votre rencontre à votre arrivée dans la baie qui devient votre guide attitré et les autres restent à bonne distance.

En l’occurrence c’est Charly qui s’occupe de nous et nous propose tout de suite la sortie de Portsmouth la plus célèbre: la rivière indienne. Cette rivière se jette dans la mer en plein centre de la baie et fait partie du parc naturel de Dominique.  On la remonte uniquement à la rame et dans les bateaux des guides qui viennent vous chercher directement à votre bateau pour une ballade de 2h environ sur la rivière et dans la petite plantation qui en termine la partie navigable. (Pour ceux qui nous lisent et qui veulent un point de départ de négociation, nous avons payé 50 EC par adulte, enfants gratuits)

Après un bon petit déjeuner, nous embarquons donc dans le bateau de Charly qui vient nous chercher directement sur Ysun.

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Nous remontons la Rivière Indienne sur 1 mile nautique en naviguant lentement entre les racines magnifiques et tortueuses des palétuviers qui bordent le cours d’eau.

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La rivière Indienne porte ce nom car ses rives étaient habitées par les Indiens Caraïbes, elle est totalement cachée sous la canopée et offre une ballade vraiment sympathique.

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La rivière indienne est également le lieu du tournage de scènes du célèbre film Pirate des Caraïbes. Les Dominicains y ont entretenu les décors dissimulés au fil de l’eau ainsi que la maison de la sorcière Calypso sur l’un des bras de la rivière.

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Quelques images du film tournées sur la rivière:

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Charly nous explique dans un français parfait (le français est très parlé en Dominique!) les différents arbres et animaux qui vivent dans la forêt. Entre les puissantes et massives racines qui plongent dans l’eau depuis la rive, une quantité de crabes de terre entrent et sortent de leurs cachettes. Notre guide en attrape un pour le montrer aux enfants.

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Au bout de la partie navigable de la rivière, nous atteignons une petite plantation que Charly nous fait visiter et où poussent tous les fruits tropicaux typiques à la Caraïbe.

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Nous retrouvons des fruits et produits tropicaux que nous connaissons bien sur nos étals comme (ci-dessous de gauche à droite) les ananas, le cacao ou les pamplemousses dont les fleurs baignent la petite plantation dans une douce odeur de fleur d’oranger.

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Nous découvrons également un arbre dont l’écorce nous est très familière puisqu’il s’agit de la cannelle! Notre guide en coupe un morceau pour que les enfants sentent l’odeur épicée, chaude et sucrée caractéristique de tant de gâteaux dans le monde.

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Nous terminons la visite comme il se doit dans un petit bar perdu au bout du jardin où nous dégustons un punch coco en écoutant du Bob Marley en compagnie des rastas qui gèrent la plantation. La vie a l’air tellement tranquille ici! Les gens vivent de peu mais la forêt est prodigue en fruits de toutes sortes. Il y a fort probablement des leçons de simplicité de vie à prendre ici en Dominique.

Nous repartons par la rivière qui serpente entre les majestueuses racines des palétuviers depuis lesquelles s’envolent hérons et aigrettes sur notre passage. Cette rivière est vraiment magnifique.

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La ville de Portsmouth en elle même ne présente pas d’intérêt architectural particulier et s’étend essentiellement de part et d’autre de la route qui longe la baie. Cependant, on trouve ici tout ce qu’il faut pour l’avitaillement dans les petites supérettes ou au marché aux fruits.

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Vers 15h, on peut y retrouver les pêcheurs à coté du grand ponton qui vendent leur poisson dont la fameuse daurade coryphène que nous avons appris à apprécier en la pêchant dans les grandes Antilles. Nous en achetons une petite de 2kg pour une bonne grillade le soir même à bord d’Ysun. A 30$ Caraïbes (10€), c’est trois fois moins cher qu’en Guadeloupe et elle est excellente. Malheureusement, nous n’en pêchons plus depuis bien longtemps car les algues rendent la pêche à la traine compliquée voire impossible dans les petites Antilles…

La plage de sable noir de Portsmouth est également très agréable mais nous sommes en basse saison et la plupart des petits bars de plage sont fermés. Nous terminons la journée sur le sable avec les enfants sous un superbe coucher de soleil dans cette belle baie de Prince Rupert.

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juil 07

Le grand retour des galériens de Saint David

Souvenez vous, il y a 8 mois, Ysun avait sorti le grand jeu pour eux! Notre pire souci technique avec une voie d’eau dans la cale moteur et 3 jours de chantier à terre au Sud de Grenade, à Saint David pour leur premier séjour à bord. La croisière aux Grenadines en avait été quelque peu chamboulée… Et pourtant ils ont signé à nouveau pour 2 semaines avec nous entre Guadeloupe et Martinique!

Les vrais marins sont têtus et opiniâtres!

Nous avons donc accueilli de nouveau avec grand plaisir à bord Ann, Jérôme, Luca, 5 ans  et Alicia, 1 an.

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Ils ont embarqué dès leur sortie de l’avion à Pointe à Pitre et nous avons directement mis le cap sur les Saintes que nous avions quitté 24h, le temps de faire l’aller retour. Malgré un vent assez soutenu ces derniers jours en Caraïbe, ils ont plutôt bien tenu pour leurs 3 premières heures de navigation au portant dans une mer formée.

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Nous avons retrouvé les Saintes avec le même plaisir et sommes de nouveau monté au Fort Napoléon avec toute la petite troupe.

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Baptiste partage sa cabine avec Luca. Il est tout fier de dormir dans “la chambre des garçons” et papote avec son nouveau copain avant de s’endormir.

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Alicia, quant à elle, explore tous les recoins du bateau et a un sourire jusqu’aux oreilles quand l’annexe fait des bonds par dessus les vagues. Amusant de retrouver à bord les biberons et cosy, cela nous rappelle nos premières navigations avec Lucie en Bretagne dans son siège auto 😉

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Départ immédiat pour la Dominique avec toute la bande!

juil 07

Les 3 ans de notre petit moussaillon

A 3 ans, Baptiste a passé presque un tiers de sa vie sur “Bateau Ysun” comme il l’appelle affectueusement! Il sait reconnaitre parfaitement tous les poissons des caraïbes et il est un fan inconditionnel des daurades coryphènes. Nous imaginons déjà la tête de son institutrice de maternelle à la rentrée quand il lui parlera de ponton carburant ou de moteur d’annexe! Pas sûr qu’il conserve des souvenirs directs de cette aventure mais en tout cas il a été heureux comme un poisson dans d’eau!

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C’est le 4ième et dernier anniversaire de notre équipage familial que nous fêtons à bord. Gâteau et bougies étaient au rendez vous ainsi que des cadeaux des grands parents.

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juil 07

Nous entrons dans notre dernier mois de navigation

Le temps passe vite!

Voici déjà 9 mois que nous naviguons dans la Caraïbe et notre aventure s’achèvera dans quelques semaines. Certes il nous reste encore de belles découvertes à faire en Dominique et en Martinique mais notre boucle est presque bouclée! Depuis quelques jours, les contacts sont repris avec l’école pour confirmer les inscriptions de la rentrée, avec les médecins pour fixer les rendez vous médicaux, avec les employeurs pour préparer le retour à la vraie vie.

L’heure n’est pas encore au bilan mais c’est vrai que de s’imaginer de nouveau à Paris dans le métro et la pollution donne un peu le vertige au capitaine après ces 9 mois au grand air! Et pourtant, les amis nous manquent, les enfants qui se sont parfaitement adaptés à la vie sur le bateau ont tout de même hâte de revoir leurs petits copains. La capitaine en second, entre 2 séances de plages cocotiers rêve secrètement de lave vaisselle et de machine à laver (rêve que le capitaine trouve bassement matérialiste, cela va sans dire… Hum, j’ai gagné une semaine de vaisselle moi).

Bref, nous approchons de la fin de cette magnifique aventure qui a commencé il y a 4 ans lorsque nous avons décidé de mettre les voiles pour passer ce temps privilégié en famille.

Que nous réserve le retour? Des surprises et de nouveaux projets assurément! Nous allons écrire un nouveau chapitre de notre vie familiale avec d’incroyables paysages dans la tête, d’incroyables moments au contact de la mer, des animaux qui la peuplent, qui la survolent et des peuples de la Caraïbe si différents malgré la proximité des  îles entre elles.

Au moment où j’écris ces lignes, le phare de Vieux Fort en Guadeloupe éclaire au loin l’approche des navires tandis que la nuit étoilée enveloppe de silence le bateau bercé par un petit ressac que nous ressentons à peine. Cette dernière nuit dans la baie des Saintes s’annonce calme et paisible. Il va m’être difficile de quitter cette vie si proche de la nature, ces moments magiques passés à bord.

Un des éléments majeurs de ce voyage était la possibilité de prendre notre temps à chaque escale. Lorsque nous évoquons nos futurs voyages, qui seront souvent calés sur 2 semaines voire une seule, le caractère exceptionnel de cette année est mis immédiatement en relief! Après 10 mois de voyage, 2 semaines de vacances paraissent en effet bien courtes!

Alors repartir, un jour, au loin, longtemps,… Pourquoi pas mais probablement pas demain ! Nous avons la conviction d’avoir trouvé le programme idéal et le bateau idéal compte tenu de l’âge de nos enfants, de notre expérience marine et de nos envies. Dans quelques années, tout cela aura bien changé et qui sait où le vent nous portera!

Quoi qu’il en soit, en ce qui me concerne, même si je serais prêt à signer pour un tour dans le Pacifique, il me faudra encore patienter avant de mener de nouveau femme et enfant en bateau! Ce voyage m’a donné envie de poursuivre ma “carrière” de marin dans nos contrées, en m’essayant à la régate par exemple et, qui sait, en devenant un jour propriétaire de bateau car toutes les péripéties techniques d’Ysun n’ont eu nullement effet de me décourager. Au contraire, j’aime bricoler, réparer, inventer des solutions de fortune pour contourner une difficulté, m’investir techniquement.

Mais je clôture cette page un peu précocément nostalgique. Il nous reste presque 4 semaines de navigation et demain nous mettons le cap sur un nouveau pays: la Dominique!

juil 02

Forts et vues imprenables sur une des plus belles baies du monde

Les Saintes ont rapidement eu une importance stratégique pour les Français face à l’ennemi héréditaire britannique car l’archipel est très proche de la Dominique, bastion anglais à partir de 1783 et garde donc l’accès à la Guadeloupe. La tentation était dès lors très forte d’en faire un Gibraltar de la Caraïbe pour les Français.

Les Saintes ont également été le théâtre d’une des plus grandes batailles navales de la guerre franco anglaise dans les Caraïbes. Le 12 Avril 1782 cette célèbre bataille opposa  l’Amiral Rodney au Comte de Grasse et sa flotte. Les Français perdirent la bataille, consacrant la suprématie de l’Angleterre sur les mers.

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Le Ville de Paris, navire amiral Français commandé par le Compte de Grasse et capturé par les britanniques comportait 104 canons. Dans le camp britannique on comptait 36 navires dont le navire amiral HMS Formidable commandé par Rodney contre 35 bâtiments coté Français. La légende raconte qu’ayant épuisé son stock de boulets, le comte de Grasse tira les dernières charges contre les britanniques avec l’argenterie de ses quartiers!

Ci-dessous le Ville de Paris et le Comte de Grasse.

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Les Français, partis de Martinique, étaient en route vers la Jamaïque pour tenter de la reprendre aux Anglais. Ils n’ont pas été bien loin dans leur quête…

Maigre compensation, les Anglais ne purent finalement pas récupérer leur prise de guerre, le “Ville de Paris”, qui fut coulé lors d’une tempête avant de toucher l’Angleterre. L’ennemi héréditaire avait tant d’apprécié ce fabuleux navire qu’ils le firent reconstruire à l’identique pour leur flotte.

Suite à ces événements, l’édification des forts Joséphine et Napoléon fut décidée afin de faire des Saintes un archipel imprenable et de défendre l’accès à la Guadeloupe.

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Cependant, les 50 ans nécessaires à la construction du fort Napoléon ont eu raison de sa vocation première puisque l’entente cordiale finit par être signée entre les ennemis de toujours. Ironie de l’Histoire, les forts Joséphine et Napoléon n’ont donc jamais eu d’utilité militaire.

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Le fort Napoléon, le plus important, est situé sur l’île de Terre de Haut alors que le Fort Joséphine, à l’état de ruines se situe sur l’îlet Cabrit, juste en face.

Le fort Napoléon, parfaitement conservé, permet d’atteindre un point de vu magnifique sur la baie des Saintes. L’association de conservation du patrimoine Saintois qui le gère en a fait un musée éclectique mais non moins intéressant qui porte sur l’histoire militaire de l’édifice mais aussi sur la faune et la flore des Saintes et l’histoire de sa population et de ses coutumes.

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Le fort abrite également plusieurs familles d’iguanes et un jardin botanique de plantes endémiques de l’île.

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Depuis le chemin de ronde du Fort, on surplombe la baie des Saintes, reconnue pour être une des plus belles baies du monde. Ce titre est largement mérité!

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Alors que le fort Napoléon est d’accès facile depuis Terre de Haut, le fort Joséphine nécessite d’accoster l’îlet Cabrit en bateau. Cet îlet n’est habité que par quelques chèvres et quelques poules mais dispose de bouées gérées par la même entreprise qui gère les bouées du Bourg. Ci-dessous, Ysun au mouillage devant l’îlet Cabrit.

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On monte au Fort Joséphine par un sentier qui passe entre les manceliniers, les cactus et les flamboyants. Le point de vue sur la baie est toujours aussi beau.

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Du fort Josephine, il ne reste que quelques ruines de cantonnement, la prison et la citerne qui collecte encore l’eau de pluie qui n’est plus utilisée que par les chèvres.

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juin 30

Les Saintes, escale parfaite et douceur de vivre

La baie des Saintes est très réputée dans le monde des navigateurs qui croisent aux Antilles. On nous avait souvent vanté sa douceur de vivre et sa beauté. Force est de constater que cette réputation n’est pas usurpée! IMG_1862

Quant on parle des Saintes en voilier, on ne parle souvent que de Terre de Haut car la 2ième île de l’archipel, Terre de Bas ne propose aucun mouillage sûr en raison de l’exposition plein Est de ses criques. Pour y aller, surtout avec le temps assez venteux qui prévaut ces derniers jours dans les Antilles, la seule solution est d’emprunter le ferry qui effectue la liaison avec Terre de Haut.

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C’est Christophe Colomb qui a baptisé ces îles Los Santos ou Les Saintes, les ayant découvertes en 1493 le jour de la Toussaint. On y compte 3000 habitants répartis en nombre équivalent entre Terre de Bas (sous le vent) de Terre de Haut (au vent).

Terre de Haut est très touristique car c’est le point de débarquement des visiteurs à la journée qui empruntent le ferry depuis la ville de Trois Rivières au pied de la Soufrière. Pour autant, il y règne une délicieuse atmosphère de douceur et de calme, à peine troublée par les scooters qui sillonnent ses quelques rues. Quel dommage que la plupart des visiteurs n’y passent qu’une journée! Pour bien saisir toute la beauté et l’atmosphère des Saintes, il faut y consacrer quelques jours!

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La population des Saintes est singulière par rapport au reste de la Guadeloupe car ses premiers habitants étaient bretons et l’absence de plantation sur l’île et donc d’esclaves venus d’Afrique pour y travailler y a perpétué les lignées des premiers habitants bretons. On trouve par exemple la galerie de peinture d’une artiste, Martine Cotten (http://www.martinecotten.com/), qui partage son temps entre Pont Aven en Bretagne et les Saintes. Elle réalise de beaux pastels de ces 2 coins de France hexagonale et d’outre mer  si loin l’un de l’autre mais finalement proches par la mer, leurs ancêtres et leur beauté. En revanche, ici, on parle bien le créole et pas le breton même si ce créole est plus facile à comprendre que le créole du reste de la Guadeloupe pour un non initié.

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Copyright http://www.martinecotten.com/

 

C’est très agréable de rester longtemps dans un mouillage (presque 8 jours!) car sur une si petite île, les enfants se font des copains au terrain de jeu dont on recroise un autre jour les parents que l’on salue au détour d’une rues. On discute avec les commerçants qu’on revoit d’un jour sur l’autre, on trouve des punch maisons délicieux à vendre pour presque rien au détour des petites ruelles en pente du village. Sur la place principale, on peut acheter des « tourments d’amour », de petites pâtisseries maison pour 2,5€ les 4, parfumées au coco, à la goyave, à l’ananas, qui font un copieux goûter pour nous 5! On se sent un peu chez nous en fait, d’autant que les Saintois sont très accueillants et souriants. IMG_2037

En tant que bateau de plaisance, Terre de Haut est une escale 3 étoiles car on y trouve à portée d’annexe toutes les commodités pour vivre à bord dans une baie magnifique et très bien protégée du vent et de la houle. Des bouées d’amarrage sont prévues devant le Bourg, malheureusement payantes, c’est le seul point négatif, mais à 9€/nuit pour un bateau de 40 pieds, nous sommes loin des bouées à 30$ des BVI! Devant le Bourg de Terre de Haut, dans le parc de bouées payantes, il est interdit de mouiller sur ancre mais les profondeurs ne s’y prêtent guère de toute façons. A quelques minutes de là à l’Est, un mouillage sur ancre est possible (mouillage dans 7m) entre un hôtel et le magnifique “pain de sucre”. Vous pourrez même aller faire un peu de Wifi et utiliser la piscine de l’hôtel si vous y buvez un verre, en négociant un peu!

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Ci dessus, le célèbre « pain de sucre ». Le seul mouillage sur ancre possible pas trop éloigné du bourg est situé sur sa droite. Il est très agréable et propose même une petite plage bordée de beaux cocotiers et un peu de snorkelling.

 

Au Bourg, on trouve un ponton spécialement réservé aux annexes qui mène au coeur du village.

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De là, on rejoint facilement l’une des 3 petites supérettes où l’on trouve de tout à des prix assez raisonnables ainsi que de nombreux petits restos avec des menus raisonnables eux aussi. Le gestionnaire du parc des bouées (Les Saintes Multiservices), qui viendra immanquablement vous réclamer votre dîme en bateau à 7h30 (et au diable la grasse mat), dispose d’un petit bar en ville où vous pouvez faire une machine à laver de 7kg avec séchage pour 10 euros.

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Le village, organisé autour de sa petite église au clocher de bois et de sa mairie est fait de maisons créoles en bois avec de très jolis toits en tôle rouge qui composent une belle carte postale lorsque l’on prend de la hauteur en montant au fort Napoléon par exemple.

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Pour les enfants, au Sud du Bourg, près de l’aéroport, un parc de jeu flambant neuf vient d’être aménagé. Il s’anime tous les soirs après l’école quand petits et grands profitent de la douceur de la fin de journée pour une partie de marelle ou de pétanque. L’ambiance est très familiale et très agréable!

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En ville, vous pourrez aussi très facilement louer un scooter ou une voiturette électrique pour la journée près du débarcadère des ferrys afin de découvrir les routes qui parcourent l’île mais on peut aussi se déplacer très facilement à pieds.

La plus grande plage de l’île est la plage de Pompierre mais les sargasses s’y sont accumulées ces derniers jours entraînant sa fermeture. Il reste de très belles plages près du Pain de Sucre qui n’ont pas subi l’échouage de ces algues brunes.

Les Saintes c’est tout simplement un lieu où l’on se sent bien. Une vraie escale où la douceur de vivre vous pousse à passer du temps et à en profiter. Une de nos meilleures escales assurément!

juin 30

Bref passage à Marie Galante avec une nouvelle passagère à bord

Nous avons récupéré la maman d’Anne à Pointe à Pitre près de la marina. Malgré une mer plutôt formée et une navigation au près avec des creux de 1 à 2m, elle a étonnamment adopté sans encombre notre mode de transport. Pas de mal de mer et aucune remarque sur les vagues ou le vent! Chapeau!

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Nous avons d’abord mis le cap sur Marie Galante pour quelques nuits et avons profité des belles plages près de St Louis.

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Lucie a pu répéter son numéro d’acrobatie favori.

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En revanche nous avons atterri à Marie Galante un samedi après midi et que ce soit St Louis ou Grand Bourg, les rues sont très très calmes le week end!

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Une fois à Grand Bourg, nous avons rencontré notre première journée continue de pluie depuis début mars (en République dominicaine)! Une onde tropicale qui nous a empêché de quitter le bateau toute une journée et nous a rappelé les bonnes journées de pluie en métropole avec une dizaine de degrés en plus quand même!

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En fait, depuis notre départ, nous n’avons eu que très peu de pluie, surtout depuis que nous avons quitté la baie de Samana en République Dominicaine. En Guadeloupe ils sont même en restriction d’eau pour cause de sécheresse!

Nous entrons maintenant dans la saison des ondes tropicales et devrons nous habituer à un temps plus humide mais qui n’a rien de désagréable! Tant que ça ne dure que quelques heures et que le soleil est de retour ce qui est le cas le plus fréquent. Nous gardons également une oreille attentive aux bulletins de météo France diffusés sur la VHF afin d’anticiper toute tempête tropicale et de prendre les mesures adéquates.

Après cette journée pluvieuse, nous mettons le cap vers les Saintes par 15 noeuds de vent arrière dans un temps redevenu sec.

juin 27

Journée au Parc des Mamelles en compagnie de la faune de Guadeloupe

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Nous avons profité du mouillage de Malendure pour louer une voiture et rejoindre le Parc de Mamelles sur la route de la traversée. Le parc des Mamelles, également appelé zoo de Guadeloupe est un lieu très agréable. Construit en pleine forêt tropicale, il présente dans de petits enclos les différentes espèces animales et végétales endémiques de Guadeloupe mais il héberge également des félins originaires de Guyane. En effet, le gestionnaire du parc zoologique gère à la fois le Parc des Mamelles en Guadeloupe et un parc en Guyane.

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Le zoo est construit à flanc de montagne et l’on évolue sur des passerelles qui cheminent entre les magnifiques arbres de la forêt tropicale. Cela procure l’impression d’être en pleine nature plutôt que dans un parc zoologique comme on peut en visiter dans les grandes villes.

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Pour permettre aux visiteurs d’observer la végétation et les arbres tropicaux, le parc a construit des passerelles en hauteur dans la canopée à 10m du sol. On peut alors prendre de la hauteur et observer la forêt sous un autre angle.

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Les mascottes emblèmes du parc sont ces petits ratons laveurs ou racoons comme ils sons appelés ici.

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Depuis 3 ans, le parc présente également 3 félins: 2 jaguars et un chat sauvage (un Ocelot). Une explication du soigneur permet de se rendre compte un peu plus concrètement du travail de conservation qui est réalisé ici et chasse ce goût amer que l’on ressent lorsque l’on voit ces magnifiques félins en captivité.

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Les animaux présentés sont tous nés en captivité et gérés par un instance mondiale qui régule, pour chaque espèce, les nouveaux enclos construits, les échanges entre zoos, les reproductions en captivité et les complexes projets de réintroduction dans la nature.

Timal, le jaguar noir a 3 ans et vient du zoo de Beauval où il est né en captivité. Il retrouve, avec le climat de Guadeloupe, les caractéristiques de son milieu d’origine dans la forêt amazonienne de Guyane.

Gringo, l’Ocelot du parc a une histoire beaucoup plus chaotique puisqu’il a été sauvé in extremis, toujours en Guyane, d’un particulier qui en avait fait illégalement l’acquisition et qui ne le soignait pas convenablement.

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Suite aux explications du soigneur, passionné par son métier, on comprend que les parcs animaliers jouent un vrai rôle non seulement dans l’information et la sensibilisation du public à la biodiversité mais également dans la conservation des espèces en danger et dans leur future réintroduction.

Nous terminons cette journée en forêt bien remplie par une baignade en eau douce dans la célèbre cascade aux écrevisses sur la route de la traversée.

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juin 27

Malendure et les îlets Pigeon 10 ans après

Il y a 10 ans presque jour pour jour, je découvrais pour la première fois les Antilles en posant le pied sur le sol Guadeloupéen pour une semaine de plongée avec l’UCPA de Bouillante pour passer mon Niveau 1. C’était en juin 2005, aux Ilets Pigeon, haut lieu de la plongée aux Caraïbes françaises. Ici, en face de la plage de sable noir de  Malendure, on trouve de très beaux fonds marins et une réserve marine: la réserve Cousteau.

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C’était une bonne coïncidence d’agendas que de se retrouver ici en famille, 10 ans et 3 enfants plus tard 😉 Une petite pensée émue pour Anne Claire et Catherine rencontrées pendant le stage UCPA et qui sont restées de très bonnes amies.

Petite photo souvenir  d’il y a 10 ans!! Par contre j’étais tout seul au « rendez vous dans 10 ans »  😉

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La réserve Cousteau est un spot de plongée idéal. Beaucoup de clubs se sont installés ici et proposent des plongées d’exploration, des formations et des baptêmes. Alors que dans les pays précédents la plongée était proposée entre 70 et 120$ (donc les mêmes chiffres en euros), ici on plonge pour 40€ à peine! Cela a donc été l’occasion pour moi de refaire quelques bulles. Il faut dire que je n’avais pas eu l’occasion de replonger en bouteilles depuis 2009 aux Maldives!

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Comme il y a quelques années, j’ai demandé au club de plongée “Les Heures Saines” la permission d’embarquer Pauline dans le bateau pendant ma plongée. A l’époque, Pauline avait 18 mois!

6 ans et demi séparent les photos ci-dessous mais c’est le même bateau et le même site de plongée!

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Elle ne plonge pas mais connaît les poissons par coeur et elle a suivi nos bulles m’a t-elle dit! Malheureusement elle a une contre indication médicale pour commencer à faire ses premières bulles mais j’espère que dans quelques années elle pourra me suivre sous l’eau!

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Evidemment en Guadeloupe on croise moins de requins qu’aux Maldives mais le corail est toujours aussi beau ici et les poissons très nombreux (ici une bourse cabri).

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En soirée, je n’ai pas pu résister à une plongée de nuit qui reste un moment magique. En effet, sous la lumière de la lampe torche seule, on voit les vraies couleurs vives du corail qui prennent une teinte bleutée en journée. On croise aussi une quantité impressionnante de tortues car elles dorment cachées dans les éponges ou au détours d’une roche. Comme elles sont endormies, il est très facile de les approcher à moins d’un mètre et il n’est même pas rare que le passage des plongeurs ne les réveille même pas! Malheureusement pas de photos car je ne voulais pas gérer la Gopro en plus de la lampe torche.

De nuit, nous avons vu une tortue accompagnée de 2 gros rémoras littéralement collés sur sa carapace. Les rémoras sont des poissons très étranges. Au départ, en les voyant sous le bateau à St John je croyais qu’il s’agissait de petits requins. En fait, ce sont des poissons qui vivent en débarrassant leurs hôtes, auxquels ils se collent,  de leurs parasites et autres petits organismes marins. A Malendure, ils semblent être en nombre puisque nous en avions 3 collés à la coque du bateau en journée. Ces poissons ont la caractéristique principale d’avoir une zone plate au dessus de leur tête pouvant coller à une surface par effet de succion. La zone en question est constituée de petites lamelles qui accentuent l’adhésion à leur hôte au fur et à mesure qu’il accélère son déplacement. Tortues, requins et bateaux servent donc de moyen de transport et de garde manger aux rémoras qui s’y fixent.

Ci dessous les rémoras qu’on peut trouver sous le bateau.

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